Dans la journée du jeudi 3 octobre 2013, tous les
téléspectateurs, les auditeurs des radios et les lecteurs des journaux,
médusés, ont appris le drame de l’immigration à Lampedusa : un bateau
transportant 500 migrants originaires de la Corne de l’Afrique a fait naufrage.
Deux cents d’entre eux sont portés disparus, 130 sont morts et 150 ont pu être sauvés alors qu'ils se
trouvaient à quelques centaines de mètres des côtes. Le gouvernement italien a décrété
une journée de deuil national. Le monde entier est sous une très vive émotion.
Mais pouvons-nous dire que nous ne savions pas ce qui se passait ?
Ce n’est pas la première fois qu’un
drame survient à Lampedusa avec les migrants, même si cette fois-ci l’ampleur
dépasse en horreur ce qu’on a connu jusque-là. Si la vue des dépouilles que les
sauveteurs ont ramenées sur la terre ferme le jeudi 3 octobre, enveloppées dans
des sacs mortuaires verts ont fait couler les larmes au point au la maire de l’île
Giusi
Nicolini a pu dire : « Nous
n'avons plus de place, ni pour les vivants, ni pour les morts »,
nous ne devons pas nous contenter de ne rester qu’à cette réaction épidermique.
Comment faire pour que cela ne recommence plus ?
L’Europe doit sans doute revoir sa politique d’immigration
et prendre conscience qu’on ne peut pas combattre ce phénomène uniquement par
la coercition. Elle doit réfléchir sur les moyens d’accompagnement et tout ce
qui peut aider à éviter de pareils drames.
Je pense que nous africains, nous avons aussi notre part
de réflexion. Nous devons reconnaître notre part de responsabilité dans ce
drame qui survient. La question qui doit nous tarauder est de savoir pourquoi
les fils les plus vigoureux et quelquefois les plus valables du continent sont
obligés de fuir l’Afrique pour chercher mieux ailleurs ? Que fuient
exactement ces migrants ?
Je trouve scandaleux que jusque-là, on n’entende que les
dirigeants occidentaux. Où sont les dirigeants africains ? Où est l’Union
Africaine ?
Si les migrants sont en train de fuir l’Afrique à cause
de l’insécurité, des problèmes sociaux, l’Union Africaine a là un chantier qu’elle
ne doit pas négliger. Il faudrait que l’Afrique trouve des solutions pour
améliorer la situation de ses fils et filles.
Si de pareils drames pouvaient faire trembler les régimes africains, c’est
sûr que les choses changeraient. Les sociétés civiles ont du pain sur la planche.
Que la terre soit légère pour tous ces fils et filles de
l’Afrique qui n’ont cherché qu’à mieux vivre. Si l’Union Africaine est
incapable de décider d’une journée africaine de deuil, que chaque africain
puisse le décider dans son cœur. J’ai mal à mon Afrique.
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