Ce samedi 12
octobre, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat s’est ouvert à Addis-Abeba,
au siège de l’Union africaine. Le sujet portait sur la relation des pays
africains à la CPI, avec une possibilité des Etats africains de se retirer du
traité de Rome qui lui a donné naissance.
Comme d’habitude,
un grand tapage médiatique a été fait autour
de ces messes qui ressemblent à une réunion du syndicat des chefs d’Etat
africains. Si finalement un retrait de la CPI n’est plus à l’ordre du jour, la
plus grande probabilité sera de demander au Conseil de sécurité des Nations
Unis le gel des travaux de la CPI pour le Kenya au moins pendant douze mois le
temps que ce pays se dote d’une justice conforme aux standards internationaux ;
ainsi le président et le vice-président du Kenya pourront être jugés dans leur
pays. Le président soudanais ne devrait donc plus être poursuivi. L'UA decide qu'Uhuru Kenyatta n'ira pas à la CPI. Celui-ci qualifie la CPI de "jouet des pouvoirs impérialistes en déclin".
Quand on
sait la célérité avec laquelle le seul cas où l’UA s’est engagée pour juger un
ancien chef d’Etat, Hissène Habré, traine en longueur on se demande si les
victimes peuvent être au même diapason que les chefs d’Etat.
A mon humble
avis, on cherche une fausse solution à un problème réel. Au lieu de chercher à
ne plus être jugé par la CPI, ce qui abaisserait notre ego d’africains, si nos
chefs d’Etat essayaient de protéger leurs citoyens, le problème n’existerait
même plus.
J’ai envie de
pousser un coup de gueule ! Quel est le sujet brûlant de l’heure en Afrique ?
Pendant que nos chefs d’Etat se réunissent à Addis-Abeba pour parler de la
dignité de l’Afrique, aucun d’eux ne parle de la tragédie des migrants qui
meurent en allant chercher du travail et plus de liberté ailleurs. Tout le
monde parle des naufragés de Lampedusa et de Sicile sauf les chefs d’Etat
africains. Il est temps que ces chefs d’Etat s’intéressent à leurs concitoyens.
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