samedi 12 octobre 2013

Sommet de l'UA : pas de naufragés, tout va très bien (par Pascal Djimoguinan)


            Ce samedi 12 octobre, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat s’est ouvert à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine. Le sujet portait sur la relation des pays africains à la CPI, avec une possibilité des Etats africains de se retirer du traité de Rome qui lui a donné naissance.

            Comme d’habitude,  un grand tapage médiatique a été fait autour de ces  messes qui ressemblent à une réunion du syndicat des chefs d’Etat africains. Si finalement un retrait de la CPI n’est plus à l’ordre du jour, la plus grande probabilité sera de demander au Conseil de sécurité des Nations Unis le gel des travaux de la CPI pour le Kenya au moins pendant douze mois le temps que ce pays se dote d’une justice conforme aux standards internationaux ; ainsi le président et le vice-président du Kenya pourront être jugés dans leur pays. Le président soudanais ne devrait donc plus être poursuivi. L'UA decide qu'Uhuru Kenyatta n'ira pas à la CPI. Celui-ci  qualifie la CPI de "jouet des pouvoirs impérialistes en déclin". 

            Quand on sait la célérité avec laquelle le seul cas où l’UA s’est engagée pour juger un ancien chef d’Etat, Hissène Habré, traine en longueur on se demande si les victimes peuvent être au même diapason que les chefs d’Etat.

            A mon humble avis, on cherche une fausse solution à un problème réel. Au lieu de chercher à ne plus être jugé par la CPI, ce qui abaisserait notre ego d’africains, si nos chefs d’Etat essayaient de protéger leurs citoyens, le problème n’existerait même plus.

            J’ai envie de pousser un coup de gueule ! Quel est le sujet brûlant de l’heure en Afrique ? Pendant que nos chefs d’Etat se réunissent à Addis-Abeba pour parler de la dignité de l’Afrique, aucun d’eux ne parle de la tragédie des migrants qui meurent en allant chercher du travail et plus de liberté ailleurs. Tout le monde parle des naufragés de Lampedusa et de Sicile sauf les chefs d’Etat africains. Il est temps que ces chefs d’Etat s’intéressent à leurs concitoyens.

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