La crise centrafricaine n’en finit pas avec ses épisodes
à rebondissement pleins de suspense. Cela a amené Catherine Samba-Panza à
intervenir sur les ondes de la radio nationale le vendredi 31 janvier : « Des
informations concordantes relayées par les médias internationaux font état de
l'irruption de groupes armés appartenant à l'ex-Séléka à Sibut avec des
velléités de sécession, malgré les appels à la paix et à la réconciliation du
nouveau gouvernement. » Cette poussée de fièvre fait suite aux informations selon lesquelles
plusieurs centaines d’hommes de l’ex rébellion séléka se seraient regroupés à
Sibut à 180 km de Bangui et auraient planté un drapeau rouge dans un quartier
périphérique de la ville (Sokada) pour symboliser la partition du pays. Cela a
obligé les forces de maintien de la paix a envoyer à Sibut trois unités de la
Misca, appuyée par la force française.
Il est dangereux que l’idée de la partition de la
Centrafrique avance de plus en plus. Les autorités estiment que la seule la
force est la solution. Que faut-il en penser ?
Tout le monde sait que personne ne soigne la fièvre en
cassant le thermomètre. Peut-être que dans l’immédiat il faudra bander les
muscles pour mieux se placer sur l’échiquier national mais très vite, il faut
arrêter de vouloir traiter des effets sans toucher à la cause.
Le problème qui menace l’avenir de la Centrafrique, c’est
la possibilité « du vivre ensemble » par-delà les communautés. Il est
vrai qu’il y a un problème communautaire aujourd’hui dans le pays. Par
opportunisme, ce problème essaie de prendre les contours religieux. Cela est
alimenté par certains discours qui devraient inquiéter mais que de responsables
politiques encouragent et que les medias véhiculent sans s’en rendre compte.
Quand des responsables de milices affirment avec bonhomie avoir nettoyé tel
secteur, assaini tel autre quartier, il faut accepter d’aller au-delà des mots
pour voir la réalité que cela implique.
Comment redonner confiance aux différentes communautés
pour leur faire croire qu’il est possible de continuer la route ensemble ?
Il est étonnant de voir que tous les responsables politiques et tous les
citoyens centrafricains vouent une grande vénération à Barthélémy Boganda,
premier président du pays mais que en même temps, on constate depuis quelque
peu un discours à l’opposé de ses idéaux.
Plus que toute autre chose, la Centrafrique est en train
de mener le combat de son unité. On commence à oublier que la devise de la
Centrafrique est « Unité, dignité, travail ». Le pays n’a pas à faire
l’économie de cette unité. La Centrafrique doit retrouver son humaniste qui s’exprime
dans ce slogan de Barthélémy Boganda : « Zo kwe zo » ( Un homme
est un homme, ce qui signifie tout homme est une personne humaine).
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