samedi 2 novembre 2013

Tchad, vers une nouvelle armée : le droit humanitaire (par pascal Djimoguinan)


            Selon un communiqué du CICR datant du jeudi 31 octobre, le Comité international de la Croix-Rouge, en coopération avec l’armée tchadienne, vient d’achever la formation d’un millier de militaires tchadiens en droit international humanitaire. C’est sans doute une prise de conscience que désormais, il ne suffit pas de savoir manier la kalachnikov pour être un bon militaire. Il faut en plus de cela avoir une tête bien faite et les autorités tchadiennes semblent avoir retenu la leçon après leur tentative infructueuse de mettre un général tchadien à la tête des forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
            La formation qui a duré 5 jours a eu lieu au centre d’instruction de Loumia et permis aux militaires de se familiariser d’une part avec les notions de bases du droit international humanitaire, à savoir comment limiter les effets des conflits armés en protégeant les civils et les blessés dans un effort pour restreindre les moyens et les méthodes de guerre et d’autre part avec les règles d’engagement applicables aux forces armées dans les opérations de maintien de paix.

            Le chef de la délégation du CICR au Tchad, Linh Schroeder a déclaré à propos de cette formation que « le participants ont été sensibilisés aux conséquences humanitaires découlant des opérations militaires qu’ils auront à mener sur le terrain. Des sujets aussi importants que  la protection des civils  dans les conflits armés ont pu être abordés ».

            Cette mission vient à point car les militaires tchadiens, si jusque-là, on ne pouvait nier leur courage lors des engagements militaires, avaient la fâcheuse tendance à croire qu’on pouvait résoudre tous les problèmes avec le fusil et la baïonnette. Ainsi dès que les combats prenaient fin et qu’il fallait assurer le maintien de paix, faire le travail de la police, les militaires tchadiens se transformaient tout simplement en forces prédatrices.

            Ces militaires ainsi formés seront envoyés au Mali et en Centrafrique. Il faut espérer qu’après cette formation, ils comprendront mieux ce qui est attendu d’eux et qu’ils aideront  aux opérations de sécurisation et de maintien de paix dans les régions qui ont connu la guerre.

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