mardi 19 novembre 2013

Centrafrique, grève des magistrats, le début de la fin ? (par Pascal Djimoguinan)


            A la suite l’assassinat d’un haut magistrat Modeste Martineau Bria, ancien procureur de la République, actuel directeur général des services judiciaires et de son aide de camp par les éléments de l’ex rébellion Séléka, les magistrats de Centrafrique ont décidé une grève d’un mois et exigent que la vérité soit faite sur cet assassinat.

            On peut commencer à s’interroger sérieusement quand on sait que depuis quelques jours, la rue est en ébullition parce que la population qui est malmenée depuis le 24 mars, date de l’entrée des éléments de l’ex Séléka dans Bangui tenait de moins en moins sur place et avait commencé à réagir dans la rue.

            Si aujourd’hui les magistrats ont décidé d’entamer un mois de grève pour protester contre l’assassinat de leur confrère et pour exiger que la vérité soit faite sur cet assassinat, il faut s’attendre à ce que, dans les jours qui vont suivre, d’autres groupes s’engagent à la suite des magistrats. Le climat deviendrait alors très vite insoutenable.

            Tout dépendra sans doute de la façon de le gouvernement gèrera ce problème. Saura-t-il être à la hauteur du défi ?

            Il y a déjà le conseil de transition qui se prépare à interpeller quelques membres du gouvernement notamment ceux qui sont chargés de la sécurité et de l’administration du territoire. D’aucuns doutent déjà de l’utilité de cette entreprise d’autant plus qu’ils ont l’impression que ce sont les autorités qui jouent aux pompiers pyromanes.

            Bangui est au bord de l’explosion sociale. L’assassinat de ce magistrat serait-il la goutte d’eau qui ferait déborder le vase ? Les jours qui suivent seront les jours de tous les dangers où tout pourrait arriver.

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