Le procès en appel de l’Arche de Zoé est en train de se
tenir à Paris, presque dans l’indifférence générale à N’Djamena. Eric Breteau
et sa compagne Emilie Lelouch sont en train d’être jugés pour avoir voulu faire
venir illégalement en France une centaine d’enfants tchadiens qu’ils avaient
présentés comme des enfants du Darfour.
Tout dans cette affaire semble montrer que lorsqu’on
vient d’un pays nanti, précisément de la France, on peut se permettre de faire
tout ce qu’on veut en Afrique sans avoir peur de subir la force de la loi dans
toute sa vigueur. Cela crée dans beaucoup de pays africains un malaise. Nous
pouvons relever plusieurs points que nous inspire ce procès.
- Il est étonnant de
constater qu’un français puisse commettre un délit en Afrique mais ne puisse
pas y subir les peines lorsqu’il a été jugé. Dans de cas, la meilleure solution
ne serait-il pas tout simplement d’éviter de commettre un crime en Afrique ?
- Tout dans cette affaire
ressemble beaucoup plus à un cirque qu’à un vrai jugement ; les prévenus
peuvent se présenter devant le juge quand ils veulent et tenter de défendre l’indéfendable.
- L’humanitaire a pris un
coup et continue d’en prendre dans cette affaire. Peut-on se faire la
conception de l’humanitaire comme un désir personnel de sauver des vies à tout
prix et tant pis si cela ne cadre pas avec les lois ? C’est une mauvaise
publicité pour ceux qui s’engagent au service des démunis et qui œuvrent dans
les organismes pour changer la vie de ceux qui souffrent.
- Les fondateurs de l’Arche
de Zoé se croient capables de décider qui a telle nationalité et qui ne l’a
pas. Pour eux la raison pour laquelle ces enfants ne sont pas tchadiens, c’est
qu’il n’y a pas d’état civil là-bas. Rien ne peut donc prouver. On a envie de
demander « Prouver quoi ? ».
Si on ne peut pas prouver que ces enfants sont des tchadiens, peut-on pour
autant prouver qu’ils sont du Darfour ?
En tout cas, on ne peut pas dire que ce groupe est ce que
la France a produit de mieux dans tout ce qu’elle exporte. Il faut éviter de
faire du procès des « Zozos » un paradigme de la relation judiciaire entre
les pays riches et les pays pauvres.
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