Bangui présente ces jours-ci, son pire visage. Tout le
progrès sur le plan sécuritaire qui a été fait ce dernier temps semble s’être
totalement évaporé. On se croirait dans une jungle où une bande de prédateurs
est lâchée, prêt à s’abattre sur tout ce qui bouge. On se croirait dans les
jours les plus chauds de Bagdad où les morts se comptaient par milliers.
Dans cette montée de l’insécurité qui revient, un nouveau
point semble avoir été atteint dans la journée du mercredi 13 novembre.
Faudrait-il y voir la direction que prendront les événements dans les jours à
venir ?
Dans la journée du 13 novembre, les quartiers Fatima et
Petevo semblent avoir pris la relève. L’insécurité qui n’y était jusque-là que
dans un état latent pendant que les choses chauffaient surtout à Miskine,
Combattant et Castor a connu un réchauffement brusque.
Tous les indices semblent indiquer que le point de départ
serait l’enlèvement d’un jeune du quartier Fatima par d’ex rebelles de la Seleka.
Cela aurait poussé la population à bout. Mécontente, elle aurait érigé des
barricades et brûlé des pneus. Un pic aurait été atteint lorsque le président
de la transition qui passait par-là pour se rendre à une cérémonie aurait été
hué. Après ce passage, d’ex rebelles
seraient revenus et auraient ouvert le feu sur la population.
La suite montre une progression dans la détérioration de
la situation qui augure de mauvais jours à venir. Les éléments de la Fomac qui ont voulu s’interposer,
ont été pris pour cible par les ex Seleka. La Fomac se serait retirée en
laissant le champ libre. La panique s’est alors emparée de la population et
beaucoup aurait quitté le quartier. Les ex rebelles se seraient retirés tard,
laissant place à un calme précaire.
Cet incident montre que ce qui restait encore comme autorité
dans cet Etat en pleine décomposition est en train de se détériorer gravement.
Le président de la transition est considéré par la population comme celui qui a
amené les Seleka dans Bangui et de plus en plus, la population n’assimile
carrément à ces fauteurs de troubles. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les
ex rebelles s’en prennent à la Fomac. Jusque-là, la Fomac était la seule force
capable de ramener le calme dans la ville. Si les ex rebelles commencent à s’en
prendre à elle, cela signifie que nous allons connaître dans les jours à venir
une aggravation de la situation. Il faudrait que la communauté internationale
en prenne conscience et prenne une décision avant que cela n’arrive. Les
minutes sont désormais comptées. En attendant, la question est de savoir ce que nous réserve le prochain weekend. On croise les doigts!!! En attendant, on espère pas qu'un jeu d'échec va s'engager sur le plan international pour savoir s'il faut s'occuper de la Somalie ou de la Centrafrique. Il faut prendre conscience du danger et ne plus commettre la même erreur qu'au Mali en sous-estimant la menace.
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