Le mardi 5 novembre 2013 est pour l’armée de la
République démocratique du Congo une grande date à écrire en lettres d’or. Elle
marque sa victoire historique sur le M23. Ce mouvement rebelle, maintenant en
déroute, veut se transformer en parti politique et arracher un accord qu’il n’a
pu signer à temps, faute d’anticipation politique.
Le M23 a eu son temps de gloire lorsqu’il était en
position de force et a pu prendre la ville de Goma. Il n’a malheureusement pas
su tirer les dividendes de cette victoire. Il faut dire qu’il lui manquait une
vision politique réelle qui lui aurait servi à négocier avec Kinshasa et s’affirmer
sur l’échiquier politique congolais. Comme le dit un adage Africain, le M23 « avait les yeux plus grand que le ventre ».
Il s’est attribué une importance qui était très loin de sa valeur réelle. C’était
une rébellion locale qui s’est laissé tromper par une victoire éphémère au
point de vouloir jouer dans la cour des grands au niveau national. Peut-être
aussi le M23 a péché pour n’avoir pas su se trouver une homme politique de
grande valeur.
Désormais les cartes vont être redistribuées. Kinshasa,
prend le temps de Goûter cette victoire qui s’est fait longtemps attendre.
Ainsi le gouvernement peut affirmer par son porte-parole Lambert Mende Omalanga :
« « Nous sommes allés à Kampala
pour écouter les griefs de nos compatriotes qui sont au M23. Ça ne leur donnait
aucune légitimité. On ne peut pas, étant une force négative, signer des accords
avec un gouvernement. Je pense que tous nos partenaires de la communauté
internationale sont d’accord avec ce point de vue et c’est donc une simple
déclaration qui sera signée, pas un accord. »
On se demande si cette défaite militaire du M23 ne va pas
se transformer en défaite politique. En
tout cas, ce mouvement n’aura que ses yeux pour pleurer de n’avoir pas été
capable de voir le vent tourner. En effet, les choses ont vraiment commencé à
changer quand les Nations-Unis avaient décidé de mettre sur place une force militaire
avec un caractère offensif ; c’est ce qui a tout transformé.
Une mise en garde a été adressée à tous les groupes
rebelles qui combattent à l’Est de la RDC. Ils doivent négocier ou connaîtront
le rôle du M23.
Cela amène à s’interroger sur le rôle que jouent les
différents groupes rebelles en Afrique. C’est connu qu’ils règnent partout par
la peur et par la violence. Ils ont été tolérés très longtemps. N’est-il pas
temps qu’on pense beaucoup plus au politique. Toute rébellion est suivie de son
cortège de malheurs que sont les fermetures d’écoles et de dispensaires, les
réfugies et les déplacés de guerres, les viols, etc.
La question intéressante est de savoir comment arriver à
mettre en place une structure qui puisse accompagner et favoriser l’éclosion d’une
société vraiment démocratique. Il existe, çà et là, sur le continent des
instituts universitaires qui enseignent les droits de l’homme, la recherche et
le maintien la paix. Il faudrait peut-être aussi penser à la formation au
leadership
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