jeudi 28 novembre 2013

Général Sanogo ou le crépuscule des idoles (par Pascal Djimoguinan)


            La nouvelle a fait le tour du monde. Le général Amadou Haya Sanogo, après avoir été arrêté dans la journée du 27 novembre 2013, a été en fin d’après-midi inculpé et écroué pour assassinats et complicité d’assassinats.

            Le général Sanogo est l’auteur du coup d’Etat qui en renversé Amadou Amani Touré le 22 mars 2012. Ce coup de force avait complètement déstabilisé le Mali et accéléré la mainmise des islamistes sur le pays. Les forces militaires françaises et africaines ont dû intervenir pour restaurer l’intégrité et la souveraineté du pays.

            Le cas de cet officier restait une épine au pied des autorités maliennes. Capitaine au moment du coup d’Etat, il avait été bombardé général de corps d’armée.

            Depuis quelques semaines, le passé essayait de rattraper le général. Après son coup d’Etat, lui qui était béret vert a connu une tentative de contre coup d’Etat le 30 avril par des éléments bérets rouges d’un bataillon proche de l’ancien président. Après l’échec de ce coup de force, des bérets rouges seront arrêtés, torturés, exécutés.

            Le général Sanogo, sûr de sa puissance, refusait depuis trois semaines de répondre à la convocation du juge. Il a fallu toute une opération le mercredi 27 novembre pour l’arrêter. Le quartier ou il habitait a été entièrement bouclé ; des militaires lourdement armés sont venus le chercher chez lui pour le transférer sous bonne garde sur le lieu d’interrogatoire. Au milieu de l’après-midi, il sera inculpé. Il est placé sous mandat de dépôt et pour des raisons de sécurité, son lieu de détention sera gardé secret.


            Le général pourra, au fond de son cachot, méditer sur son destin de météore et savoir qu’un homme, militaire fut-il, n’a pas le droit de prendre tout un peuple en otage et utiliser des exécutions extrajudiciaires comme méthode de gouvernement. L’homme de terre, ses jours sont comme l’herbe, il donne sa fleur, comme la fleur des champs.Qu’un souffle passe sur lui, il n’est plus, son coin de terre ne le reverra plus (Ps 103, 15-16).
 Tous les militaires doivent prendre cela comme un avertissement. Désormais, il n’y a plus de place pour les coups d’Etat. L’armée doit retrouver son rôle de grande muette…



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