La nouvelle a fait le tour du monde. Le général Amadou
Haya Sanogo, après avoir été arrêté dans la journée du 27 novembre 2013, a été
en fin d’après-midi inculpé et écroué pour assassinats et complicité d’assassinats.
Le général Sanogo est l’auteur du coup d’Etat qui en
renversé Amadou Amani Touré le 22 mars 2012. Ce coup de force avait
complètement déstabilisé le Mali et accéléré la mainmise des islamistes sur le
pays. Les forces militaires françaises et africaines ont dû intervenir pour
restaurer l’intégrité et la souveraineté du pays.
Le cas de cet officier restait une épine au pied des
autorités maliennes. Capitaine au moment du coup d’Etat, il avait été bombardé
général de corps d’armée.
Depuis quelques semaines, le passé essayait de rattraper
le général. Après son coup d’Etat, lui qui était béret vert a connu une
tentative de contre coup d’Etat le 30 avril par des éléments bérets rouges d’un
bataillon proche de l’ancien président. Après l’échec de ce coup de force, des
bérets rouges seront arrêtés, torturés, exécutés.
Le général Sanogo, sûr de sa puissance, refusait depuis
trois semaines de répondre à la convocation du juge. Il a fallu toute une
opération le mercredi 27 novembre pour l’arrêter. Le quartier ou il habitait a
été entièrement bouclé ; des militaires lourdement armés sont venus le
chercher chez lui pour le transférer sous bonne garde sur le lieu d’interrogatoire.
Au milieu de l’après-midi, il sera inculpé. Il est placé sous mandat de dépôt
et pour des raisons de sécurité, son lieu de détention sera gardé secret.
Le général pourra, au fond de son cachot, méditer sur son
destin de météore et savoir qu’un homme, militaire fut-il, n’a pas le droit de
prendre tout un peuple en otage et utiliser des exécutions extrajudiciaires
comme méthode de gouvernement. L’homme
de terre, ses jours sont comme l’herbe, il donne sa fleur, comme la fleur des
champs.Qu’un souffle passe sur lui, il n’est plus, son coin de terre ne le
reverra plus (Ps
103, 15-16).
Tous les militaires doivent prendre cela comme
un avertissement. Désormais, il n’y a plus de place pour les coups d’Etat. L’armée
doit retrouver son rôle de grande muette…
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