vendredi 15 novembre 2013

Insécurité à Bangui : pas de répit (par Pascal Djimoguinan)


            Le mois de novembre semble connaître un regain dans les exactions à Bangui. Tout semble aller vers le retour de l’insécurité après un temps d’accalmie qui a suivi les débuts du désarmement fait par la Fomac. Comment interpréter tout cela si on voit que concomitamment, se développe l’idée des élections en février 2015. Est-ce vraiment fortuit ?

            Depuis le début du mois de décembre, les weekends semblent être à Bangui le moment de tous les dangers. Nous avons donc connu le premier weekend du 1er ai 3 novembre, des incidents à Bazanga dans le 5ème arrondissement et à Miskine dans le 8ème, avec mort d’hommes. Le deuxième weekend a connu des incidents à Miskine, des tirs d’armes automatiques avec pour conséquence la mort entre autres d’un ex aide de camp de Bozizé. Dans la nuit du 11 ay 12 novembre, des vols de motos avec utilisation de grenades défensives qui auraient provoqué la mort de 2 personnes à Castor.

            La population supporte de moins en moins ces braquages, exactions et violences. Elle n’hésite plus à ériger des barricades sur la voie publique, à brûler des pneus et à jeter des pierres contre les forces de l’ordre.

            De plus en plus, ce qui reste de confiance de la population envers la police et la gendarmerie est en train de s’éroder et il est à craindre qu’on arrive à une anarchie, prélude d’une explosion populaire.

            Il est étonnant que, malgré la détérioration de la situation, on ne cherche pas une solution qui ramènerait totalement la sécurité dans la ville. Il faudrait que les autorités disent où elles en sont avec les opérations de cantonnement et de désarmement. D’où viennent les ex séléka qui continuent à semer le désordre, la mort et le chao ?

            Faut-il croire si à la suite de la réunion du Groupe international de contact pour la mise en œuvre des accords de paix du 11 janvier pour une sortie de crise tenue le vendredi 8 novembre en présence du président du Congo Denis Sassou Nguessou, il a été décidé que les élections présidentielles et législatives auront lieu en février 2015 pour doter le pays de nouvelles institutions démocratiques ?

            La priorité pour la population aujourd’hui, c’est qu’il y ait hic et nunc la paix et la sécurité. Que tous les groupes réfléchissent à cela parce que tout le processus politique qui suivra dépend de cette condition.

            Il faut savoir que la Centrafrique a un nouveau code électoral ; le Conseil national de transition (CNT) l’a adopté cette semaine et le Chef de l’Etat l’a promulgué. On sait désormais que le prochain président sera élu pour un mandat de de cinq ans renouvelable une fois et que tous les responsables de la transition ne pourront briguer la magistrature suprême !

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