Le mois de novembre semble connaître un regain dans les
exactions à Bangui. Tout semble aller vers le retour de l’insécurité après un
temps d’accalmie qui a suivi les débuts du désarmement fait par la Fomac.
Comment interpréter tout cela si on voit que concomitamment, se développe
l’idée des élections en février 2015. Est-ce vraiment fortuit ?
Depuis le début du mois de décembre, les weekends
semblent être à Bangui le moment de tous les dangers. Nous avons donc connu le
premier weekend du 1er ai 3 novembre, des incidents à Bazanga dans
le 5ème arrondissement et à Miskine dans le 8ème, avec
mort d’hommes. Le deuxième weekend a connu des incidents à Miskine, des tirs
d’armes automatiques avec pour conséquence la mort entre autres d’un ex aide de
camp de Bozizé. Dans la nuit du 11 ay 12 novembre, des vols de motos avec
utilisation de grenades défensives qui auraient provoqué la mort de 2 personnes
à Castor.
La population supporte de moins en moins ces braquages,
exactions et violences. Elle n’hésite plus à ériger des barricades sur la voie
publique, à brûler des pneus et à jeter des pierres contre les forces de
l’ordre.
De plus en plus, ce qui reste de confiance de la
population envers la police et la gendarmerie est en train de s’éroder et il
est à craindre qu’on arrive à une anarchie, prélude d’une explosion populaire.
Il est étonnant que, malgré la détérioration de la
situation, on ne cherche pas une solution qui ramènerait totalement la sécurité
dans la ville. Il faudrait que les autorités disent où elles en sont avec les
opérations de cantonnement et de désarmement. D’où viennent les ex séléka qui
continuent à semer le désordre, la mort et le chao ?
Faut-il croire si à la suite de la réunion du Groupe
international de contact pour la mise en œuvre des accords de paix du 11
janvier pour une sortie de crise tenue le vendredi 8 novembre en présence du
président du Congo Denis Sassou Nguessou, il a été décidé que les élections
présidentielles et législatives auront lieu en février 2015 pour doter le pays
de nouvelles institutions démocratiques ?
La priorité pour la population aujourd’hui, c’est qu’il y
ait hic et nunc la paix et la sécurité. Que tous les groupes réfléchissent à
cela parce que tout le processus politique qui suivra dépend de cette
condition.
Il faut savoir que la Centrafrique a un nouveau code
électoral ; le Conseil national de transition (CNT) l’a adopté cette
semaine et le Chef de l’Etat l’a promulgué. On sait désormais que le prochain
président sera élu pour un mandat de de cinq ans renouvelable une fois et que
tous les responsables de la transition ne pourront briguer la magistrature
suprême !
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