Il ne se passe de jour où les nouvelles qui viennent de
la République centrafricaine soient plus alarmantes les unes que les autres. Incidents
armés, scandale financier, ultimatums, prise d’otages, médiations. Il y a dans
tous ces ingrédients de la crise, de quoi s’inquiéter pour l’avenir du pays.
Le weekend du 18 au 19, on apprenait qu’une délégation de
la médiation internationale dans la crise centrafricaine était en visite à
Bangui pour rencontrer les autorités et les groupes armés pour ramener le calme
après les violences connues depuis deux semaines.
C’est à l’initiative du médiateur dans la crise
centrafricaine le président Denis Sassou Nguesso que cette délégation, composée
du ministre des affaires étrangères congolaise Basile Ikouébé et du chef de la
mission de l’ONU en Afrique centrale Abdoulaye Bathily s’est rendue à Bangui et
a commencé un travail de conciliation entre les différentes parties qui aliment
la crise centrafricaine.
Il est fort regrettable que les groupes armés se soient
pris, pendant cette crise, aux forces de l’ONU. Il ne faut pas que les soldats
de la paix deviennent des pièces pour faire monter la crise.
Des éléments qui ont fait monter cette dernière crise
méritent d’être examinés à la loupe et la communauté internationale ne devrait
pas permettre une récidive.
Le scandale autour de l’aide apportée par l’Angola pour
aider la Centrafrique relève sinon d’un amateurisme très fort au sommet de l’Etat,
du moins d’une mauvaise foi à fleur de peau. L’Etat centrafricain a besoin de l’aide
financier pour fonctionner. Si l’on ne peut pas faire confiance aux hautes
autorités du pays, plus personne ne consentira à donner de l’argent à la
Centrafrique. Très vite, il faut que la lumière soit faite sur ce qui s’est
passé et que des verrous soient mis pour éviter que cela recommence.
Des antibalakas ont donné un ultimatum à la présidente de
transition et ont réussi à immobiliser Bangui. Ils ont forcé l’exécutif à
négocier avec eux. On peut dire que ce sont les forces négatives qui font la
loi à Bangui et dans les différentes villes, sans que les forces Sangaris et
celles de l’ONU ne puissent s’imposer. Cela est très inquiétant car on se
demande bien ce que ces forces font là-bas. Ne disposent-elles pas de mandats
clairs ? Encore pire, tout comme les civiles, les casques bleus font les frais
de la colère des milices en toute impunités.
Alors que les affrontements continuent avec leurs lots de
viols, de braquages et de pillages avec un sentiment de puissance chez les
différents groupes armés, on voit mal comment la sécurité peut revenir.
La question qu’il faut avoir le courage de se poser en
Centrafrique en ce moment est celle-ci : Y a-t-il un maître dans le bateau ?
Et s’il y a un maître, qui est-il réellement ?
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