samedi 11 octobre 2014

Nobel de la paix : les leçons d'un prix (par Pascal Djimoguinan)



            Le prix Nobel de la paix 2014 est plein de contrastes ; c’est sans doute à l’image de notre monde post-moderne où il n’y a plus de canon. Il serait intéressant de l’effeuiller pour tenter d’en tirer les leçons possibles, sans forcément tenter d’y trouver un quelconque aspect psychédélique comme il serait bon ton de le faire de nos jours.
            Le prix Nobel de la paix 2014 n’est pas donné à une seule personne. Il est partagé. Cela signifie sans doute que de plus en plus, les progrès humains seront des résultats de vues croisées. C’est dans une synergie que les efforts humains trouveront des solutions aux multiples problèmes de notre monde. L’humanité commence sans doute dans le cogito cartésien mais elle ne devient effective que dans le regard d’autrui.
            La nationalité des lauréats est assez parlante : l’Inde et le Pakistan. Deux frères ennemis. L’histoire de ces deux pays qui se sont déchirés à cause d’un communautarisme exacerbé et dont les soubresauts nous montrent que les solutions ne sont pas dans les divisions, ni dans les nationalismes et l’intolérance nous montrent que l’avenir de notre monde se trouve dans les regroupements de plus en plus grands et dans la coopération plutôt que dans les guerres et les déchirements sur base de religion ou de race.
            L’âge des lauréats : l’un a 60 ans et l’autre 17. Sur le plan humain, on parlerait d’un grand-père et sa petite fille. Un paradigme de la coopération aujourd’hui. De plus en plus, les activités vont traverser les âges. Il faudrait être capable de regrouper des personnes d’âges divers pour être efficace. Une solidarité transversale pour un monde meilleur. Toutes les potentialités et toutes les compétences doivent être assemblées et mises au service de notre monde pour un meilleur-vivre ensemble.
            Le sexe des lauréats prend en compte notre humanité dans toute son entité : un homme et une femme. Sans machisme et sans complexe d’infériorité, nous devons nous tourner les uns vers les autres, hommes et femmes pour relever les différents défis qui se présentent à nous. Nous devons toujours nous rappeler que l’humanité n’est entière que quand elle est prise dans les deux aspects qui la constituent, mâle et femelle. Toutes les propagandes cherchant à exclure les femmes de n’importe quel aspect de l’activité humaine doivent être rejetées. Les poètes ont l’avantage de saisir les vérités fondamentales dans des formules simples : La femme est l’’avenir de l’homme disait l’un d’eux. Cela reste vrai.
            Ce prix Nobel de la paix remis à la pakistanaise Malala Yousafzai et à l’indien Kailach Satyarthi comporte beaucoup d’autres leçons qu’il faut continuer de décrypter pendant l’année et c’est en ce sens que ce prix a un sens. Tous les deux lauréats se sont engagés dans un combat au service de la jeunesse. Kailach Satyarthi  est un militant des droits des enfants indiens tandis que Malala Yousafzai  est dans un combat en faveur de l’éducation des filles.
            Il y a des raisons pour le continent africain d’espérer car ces différentes causes lui sont propres. Le nombre des enfants de la rue ne cesse d’augmenter d’un côté et de l’autre, la cause des filles comporte plusieurs aspects où la lutte doit s’engager : éducation, excision, exploitation sexuelle…
            Nous avons plusieurs raisons de penser que ce prix Nobel 2014 fera sortir des bois plusieurs personnes qui luttent pour la jeunesse en Afrique. Cela nous donne des raisons d’espérer !

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