vendredi 17 octobre 2014

Afrique : Ebola, faut-il céder à la psychose ? (par Pascal Djimoguinan)



            En Afrique, on est au bord de la psychose à cause de l’épidémie d’Ebola. Les nouvelles ne sont pas du tout bonnes, surtout dans les trois pays où se trouve l’épicentre de l’épidémie : Guinée, Sierra Leone et Liberia. On ne sait vraiment où donner de la tête. Comment sera demain ? Nul ne peut le dire !
            Les nouvelles que donne l’OMS ne sont pas du tout réjouissantes : l’épidémie d’Ebola pourrait infecter 5.000 à 10.000 nouvelles personnes par semaine au début du mois de décembre en Afrique de l’Ouest. Quant au taux de mortalité, il pourrait atteindre 70% dans les pays les plus touchés, Liberia, Sierra Leone et Guinée  Pour le moment, l’on est à 8914 cas recensés. Sur ces cas, il y a déjà eu 4.447 morts.
            La certitude que nous avons actuellement est que le pire est à venir. Comment se présentera-t-il ? Personne ne le sait.
            Parviendra-t-on à circonscrire l’épidémie dans les trois pays ? Quand on sait comment le déni peut aller jusqu’à ce qu’a connu la Guinée forestière où toute une équipe sanitaire a été massacrée et que le gouverneur et le préfet n’ont eu leur salut que grâce à la vigueur de leurs jambes, on a du mal s’imaginer comment on pourrait faire mieux.
            Malgré les frontières fermées officiellement, les populations des zones infestées se répandront dans tout le continent par des chemins de contrebande. Personne ne pourra alors le contrôler.
            Comme on l’a connu avec la grippe en Europe, il faudra s’attendre à ce que des groupes fanatico-religieux naissent et comment à voir le diable partout et commencer à brûler certaines personnes et jeter d’autres à la vindicte populaire. Les Etats devraient se préparer à cela.
            J’ai peur qu’au sud du Sahara, les structures ne soient pas assez bien préparées pour affronter le chaos qui se prépare. Pourra-t-on maintenir la quarantaine quand les populations seront atteintes par l’épidémie ? Pourra-t-on être en mesure de changer les habitudes funèbres ? Pourra-t-on accepter de supprimer les visites du corps que les gens aiment tant pendant les veillées funèbres ? Acceptera-t-on de ne pas trop manipuler le linceul ?
            En Aval, comment prépare-t-on les populations à l’éventualité d’une pandémie ? Comment informer sans créer la psychose ? En tout cas, l’information doit passer ! Nous nous en sortirons si nous nous sentons tous responsables et que nous agissons comme il le faut. Il faut déjà préparer les populations aux gestes simples de toujours laver les mains avec du savon et des désinfectants, éviter qu’il y ait trop de contact, réduire le nombre des rassemblements.



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