vendredi 17 octobre 2014

Afrique : Ebola, la CAF hors-jeu ? (par Pascal Djimoguinan)



            La CAF (Confédération africaine de football) revient une fois de plus au-devant de la scène médiatique. La phase finale de la CAN 2015 (Coupe d’Afrique des Nations) devrait avoir lieu au Maroc à partir de la mi-janvier 2015, c’est-à-dire dans un trimestre. A cause de l’épidémie Ebola, le Maroc demande un report de la compétition, ce qui a le don d’exacerber la CAF. Sans trop d’empressement, comme pour montrer sa mauvaise humeur, cette dernière a fait savoir qu’elle donnera sa réponse après une réunion en octobre.
            Au-delà de toute polémique qui n’a pas tardé à naître, il serait intéressant de s’interroger sur la façon dont la CAF prend en compte et règle les problèmes humains. Elle semble beaucoup plus considérer les retombées financières de ses compétitions plutôt que des hommes qui y participent.
            Tout le monde a encore à l’esprit la façon dont la CAF a traité l’attaque de l’équipe togolaise en Angola lors de la Can dans ce pays. Pour elle, ce qui comptait, c’était que la compétition ait lieu coûte que coûte malgré les morts togolais. Cela a fait désordre car on avait l’impression qu’il ne s’agissait que des pions tombés dans le jeu d’échec de la CAF.
            Aujourd’hui, tous les experts médicaux s’entendent pour dire que le pic de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est pour le mois de janvier 2015. E même temps, on compte les premiers patients atteints par Ebola hors du continent africain, suite à une contamination dans les hôpitaux.
            La CAF qui semble vivre dans une tour d’ivoire ne se rend pas compte de la réalité et semble étonnée de la demande du Maroc. Sa seule préoccupation semble être que la CAN doit avoir lieu coûte que coûte. Elle est en train de prévoir un plan b : l’Afrique du Sud, le Ghana ou l’Egypte, au cas où le Maroc maintiendrait sa demande de report.
            Lorsque l’humain commence à ne plus compter et que la seule logique est celle des intérêts financiers exacerbés par les médias, il faudrait dire que les signaux virent vers le rouge. Il y a quelque chose qui ne va pas. Tout le monde peut mourir dans un stade, cela ne dira rien à la CAF si la télévision continue de tourner et que continuent d’être perçus.
            Il n’est pas encore trop tard. La CAF à intérêt à se ressaisir et considérer les choses avec plus d’humanité. Peut-on sans risque maintenir au temps prévu cette CAN qui va rassembler des milliers de personnes ? N’y a-t-il pas de principes de précaution à respecter ? Ne faudrait-il pas se tourner vers l’OMS pour demander quelle conduite il faut tenir ?
            Chaque fois qu’on ne fait pas passer l’homme avant toute autre considération, on est toujours tomber dans un totalitarisme. Il faut éviter que la CAF devienne totalitaire !!!



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