Aux Etats-Unis, plus particulièrement au Texas, à la
suite de l’identification tardive d’un patient libérien infecté par le virus d’Ebola,
les autorités recherchent tous ceux qui auraient pu entrer en contact avec lui.
Les télévisions américaines font tourner en boucle l’information. Il a fallu qu’un
cas soit détecté aux Etats-Unis pour qu’Ebola prenne pour les américains une
existence réelle. C’est le passage du virtuel au réel.
On ne doit pas se réjouir qu’un cas d’Ebola soit détecté
aux Etats-Unis, mais il faut dire que désormais tous les moyens seront
mobilisés pour arrêter cette maladie.
Nous faisons en Afrique une expérience douloureuse avec
le paludisme. Bien qu’il tue plus de gens que le sida et Ebola réunis, le
paludisme ne mobilise pas beaucoup l’’Occident. C’est une maladie de pauvres. En
plus, il ne dérange pas directement l’Occident. Il ne sert donc pas à grand-chose
de mobiliser les ressources pour trouver les vaccins et l’éradiquer.
Dans cette conception un peu égoïste des choses, il y a
un paramètre qui est oublié. Le monde n’est plus ce qu’il était autre fois. Les
notions du temps et de l’espace ont changé avec les nouvelles technologies. N’Djamena
au Tchad est plus proche de Paris ou de New-York que de Dakar ou de Kinshasa. Malabo
est plus proche de Madrid que de Pretoria. Il est quelquefois plus facile de
communiquer avec quelqu’un se trouvant en Occident qu’avec une autre personne
se trouvant dans le fin fond d’un village, dans le même pays où on se trouve.
Ce changement sur le plan spatio-temporel fait que
désormais, on ne peut pas se croire protéger d’une épidémie à cause de la
distance. Les Etats-Unis en font aujourd’hui l’amère expérience. Les pays européens
la feront également si rien ne change.
Il ne faut pas croire qu’envoyer des équipes médicales et
des personnes qualifiées au Libéria, au Sierra Leone ou en Guinée pour lutter
contre Ebola est une aide condescendante aux pays pauvres. C’est se protéger
soi-même car on ne peut pas compter sur la frontière pour arrêter l’épidémie.
Sur cette planète, nous sommes tous solidaires et nous
avons un destin commun. Ou bien nous unissons nos ressources pour éradiquer
Ebola, ou bien c’est Ebola qui nous exterminera.
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