Aux dernières nouvelles, le président Déby se serait
decidé à prendre les choses en main à propos du dossier de la pénurie du
carburant, cause de la grogne sociale (presque sans précédent) que le pays a
connue.
A l’issue d’une réunion de crise qui a suivi sa visite de
la raffinerie de Djermaya, il a improvisé une réunion de la cellule de crise
avec les principaux opérateurs pétroliers, les autorités en charge de la
gestion du pétrole ARSAT (Autorité de régulation du secteur en aval du Tchad)
et SHT (Société des hydrocarbures du Tchad) et les responsables de la
raffinerie.
Le directeur de la SHT a été suspendu et le président a
fustigé l’attitude des marketteurs à l’origine de cette crise. Comme solution,
il a été demandé à la raffinerie de mettre à la disposition de cinq grands
opérateurs pétroliers 15 citernes de gasoil et d’essence par jour pour mettre
fin à la pénurie de carburant que connait le pays.
Le président n’a associé aucun membre du gouvernement à
sa visite de la raffinerie. On pouvait noter
à ses côtés la présence du Directeur général de l’ARSAT Boukar Moustapha, du Président
du conseil national des pétroliers Mahamat Saleh Issa, du Directeur général de
la SHT Ngoté Gali Koutou, de la directrice générale adjointe de la Raffinerie
madame Haoua Daoussa Déby, du Directeur de l’Aval pétrolier et de l’inspection
de la SHT Tahir Sougui Toké.
Il est intéressant de noter ce que le président a dit à
la fin de sa visite : Mesdames et
Messieurs pourquoi y a-t-il pénurie de carburant au Tchad alors que le stock
disponible peut couvrir, voire dépasser largement la période de révision de la
raffinerie ?... Vous vendez notre carburant en RCA et au Nigéria voisin
pendant qu’au Tchad, nous sommes dans le besoin. Du 1er au 13
novembre 2014, soit en douze jours, vous avez enlevé 441 citernes dont 237 de
super et 204 de gasoil alors que trente citernes suffisent pour alimenter la
ville de N’Djamena. »
Peut-être que le président vient juste de découvrir la
réalité mais il est quand même étonnant qu’il sache que le carburant est vendu
en RCA. Les frontières avec ce pays ne sont-elles pas fermées ? Elles sont
donc poreuses et on peut les traverser sans que le chef de l’Etat n’en a donné
l’ordre ?
S’il faut suivre la logique jusqu’au bout, il faut
retrouver qui a laissé les citernes sortir sans autorisation. La loi devrait
sévir dans toute sa rigueur alors. Si le pétrole peut sortir des frontières, que
dire des autres armes et munitions, stupéfiants et autres marchandises qui
peuvent passer dans les deux sens de la frontière sans qu’il n’y ait de suivi ?
Peut-être que le président vient juste de découvrir le trafic
illégal. Il faut donc prendre des mesures. Les prochains jours nous montreront
si la logique est poussée jusqu’au bout dans tous les domaines.
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