Si le monde s’est peu à peu laissé gagner par une
léthargie par rapport à la situation en Centrafrique qui donne l’impression de
ne plus pouvoir évoluer vers le pire, l’importante découverte de l’arsenal de
guerre par la Misca au nord de la base aérienne de Bangui ce weekend vient nous
rappeler qu’il ne faut pas baisser la garde et rester vigilant. Cette opération
d’envergure, commencée à 19h, ne s’est terminée qu’au petit matin. Il y avait au premier rang l’unité d’intervention
rapide de la force Misca, composée essentiellement d’éléments du contingent tchadien.
La situation apparente de ni guerre ni paix dans laquelle
Bangui semble être plongée depuis quelques jours, fait oublier la situation de
la Centrafrique. La conscience humaine est telle que dès qu’une petite
amélioration se présente, elle oublie la situation précédente qui était
désastreuse. Il faut toujours rappeler que l’oubli du passé est souvent la pire
ennemie du futur. Un avenir qui se construirait sans tenir compte du passé ne
serait qu’un géant aux pieds d’argile.
Alors qu’il y a un peu d’amélioration, tout le monde se
plait à imaginer que la sécurisation de Bangui est irréversible et que l’on
peut aller vers la fin de la transition sans précaution. Tous les regards se
tournent vers les prochaines élections où les différents partis politiques
auront à s’affronter et chacun se prépare à damer le pion aux autres.
On en vient à oublier que la sécurisation qui se met
petit à petit en place n’est encore qu’un épiphénomène et que la grande partie
du pays est encore dans l’insécurité totale, sans représentant du pouvoir
central. Personne ne sait encore comment se passeront les préparatifs des
élections et les élections elles-mêmes dans le pays profond.
L’intervention des troupes des Nations-Unies semblent
pour le moment être une panacée et l’on estime que la sécurisation du pays se
fera automatiquement dès qu’elle sera sur place.
Si un impressionnant arsenal a été découvert ce weekend
au nord de Bangui, rien ne nous dit que c’est le seul. Personne ne sait pour
quel but il a été constitué. Peut-être que des va-t’en guerre sont toujours
tapis à l’ombre, attendant la moindre occasion pour semer du désordre.
Il faut donc être sur ses gardes et tout faire pour que
la transition se passe dans de très bonnes conditions. L’avenir de la
Centrafrique dépend de la culture de paix qu’il faut arriver à instaurer. Il
faut arrêter à tout prix la guerre car c’est toujours les plus pauvres qui
payent les pots cassés !
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