vendredi 11 avril 2014

Tchad : il y a 39 ans, le 13 avril (par Pascal Djimoguinan)


            Le dimanche 13 avril 1975, aux premières heures du matin, les bruits d’armes automatiques et lourdes crépitèrent à N’Djamena. C’était le début d’une longue histoire tumultueuse que connaîtra le Tchad. L’armée prenait le pouvoir et 39 ans après, les civils ont du mal à revenir au pouvoir. Quel gain le Tchad a pu tirer de ce coup de force ?

            Dès que l’armée a pris le pouvoir ce dimanche 13 avril, la population est descendue dans les rues de N’Djamena pour l’acclamer. Le pouvoir du père de l’indépendance du Tchad venait de tomber. L’euphorie qui accompagna cette prise de pouvoir fit long feu. Très vite la réalité rattrapera vite l’armée. La gestion de la chose publique sera médiocre. La revue « Jeune Afrique » publiera un nouveau très fameux : « Tchad Etat néant ».

            L’armée ne saura pas gérer la paix civile. Une réconciliation signée avec un amateurisme à faire pâlir le plus petit des politiciens donnera naissance à la « Charte fondamentale » entre l’armée et les Forces armées du Nord. Cela conduira à la guerre civile qui commença le 12 février 1979 avec la destruction totale de l’administration tchadienne et le déplacement des millions de tchadiens tant à travers le territoire national qu’à l’extérieur, dans les pays limitrophes.

            Trente-neuf ans plus tard, après réflexion, on se demande le bien-fondé de ce putsch militaire. Cela n’a donné lieu qu’à la suspension de la constitution et de la mise entre parenthèses de ce qui restait encore des libertés individuelles.

            La conclusion que nous pouvons tirer aujourd’hui est que la place de l’armée est dans les casernes. Elle doit s’occuper de la défense du territoire et laisser les civils s’occuper de la politique. Partout où l’armée est sortie des casernes, on a vu les portes de l’enfer s’ouvrir. C’est la leçon que les tchadiens doivent retenir de ce 13 avril 1979.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire