Le dimanche 13 avril 1975, aux premières heures du matin,
les bruits d’armes automatiques et lourdes crépitèrent à N’Djamena. C’était le
début d’une longue histoire tumultueuse que connaîtra le Tchad. L’armée prenait
le pouvoir et 39 ans après, les civils ont du mal à revenir au pouvoir. Quel
gain le Tchad a pu tirer de ce coup de force ?
Dès que l’armée a pris le pouvoir ce dimanche 13 avril,
la population est descendue dans les rues de N’Djamena pour l’acclamer. Le
pouvoir du père de l’indépendance du Tchad venait de tomber. L’euphorie qui
accompagna cette prise de pouvoir fit long feu. Très vite la réalité rattrapera
vite l’armée. La gestion de la chose publique sera médiocre. La revue « Jeune
Afrique » publiera un nouveau très fameux : « Tchad Etat néant ».
L’armée ne saura pas gérer la paix civile. Une
réconciliation signée avec un amateurisme à faire pâlir le plus petit des
politiciens donnera naissance à la « Charte fondamentale » entre l’armée
et les Forces armées du Nord. Cela conduira à la guerre civile qui commença le
12 février 1979 avec la destruction totale de l’administration tchadienne et le
déplacement des millions de tchadiens tant à travers le territoire national qu’à
l’extérieur, dans les pays limitrophes.
Trente-neuf ans plus tard, après réflexion, on se demande
le bien-fondé de ce putsch militaire. Cela n’a donné lieu qu’à la suspension de
la constitution et de la mise entre parenthèses de ce qui restait encore des
libertés individuelles.
La conclusion que nous pouvons tirer aujourd’hui est que
la place de l’armée est dans les casernes. Elle doit s’occuper de la défense du
territoire et laisser les civils s’occuper de la politique. Partout où l’armée
est sortie des casernes, on a vu les portes de l’enfer s’ouvrir. C’est la leçon
que les tchadiens doivent retenir de ce 13 avril 1979.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire