mardi 8 avril 2014

Tchad : Et si on reparlait d'internet (par Pascal Djimoguinan)



            Pendant les guerres puniques, Carthage était devenue la hantise des romains, à tel point qu’on disait que la tradition dit que Caton l’ancien, à chaque fois qu’il commençait ou terminait un discours devant le Sénat à Rome par la formule Delenda Carthago (il faut détruire Carthage). On voit comment la détermination et la répétition peuvent être une force pour obtenir quelque chose. En effet les Romains finiront par détruitre complètement Carthage lors de la Troisième guerre punique ; la ville sera rasée et les survivants vendus en esclavage.
            Il ne s’agit pas ici de détruire Carthage, mais d’insister sur la nécessité d’une politique qui facilite l’utilisation de l’internet au Tchad. Il faudra peut-être répéter cela chaque fois, au début ou à la fin de tout discours.
            Il est en effet incompréhensible qu’un pays qui cherche par tous les moyens à rattraper son retard aussi bien sur le plan économique, culturel qu’intellectuel, laisse passer le défi contemporain des autoroutes de la communication.
            Dans la sous-région où il se trouve, le Tchad est l’Etat où l’accès à internet est le plus cher. Comment peut-il alors se targuer d’être parmi les Etats africains qui font un bond en avant ?
            Le gouvernement devrait faire d’internet une priorité. Un grand pas a été fait lorsque des ordinateurs ont été mis à la disposition des étudiants. Il faut également encourager les tablettes Toumai, made in Tchad. Mais la question est de savoir à quoi cela peut servir si internet n’est pas à la portée de tous.
            En attendant que les fibres optiques soient vraiment opérationnelles (on se demande d’ailleurs pourquoi cette attente), le gouvernement tchadien devrait revoir son accord avec les différentes sociétés de téléphonie afin que la prestation soit plus performante et à la portée de tous ; en somme, il faudra démocratiser l’utilisation d’internet.
            Avant de négocier, l’Etat tchadien devrait voir ce qui se fait déjà dans les Etats voisins. Pourquoi est-ce possible en RCA et au Cameroun d’avoir accès à internet dans de très bonnes conditions ? Quelles sont les politiques qui ont été menées là-bas ?
            En tout cas, il faut rester vigilant et veiller à ce que le pays ne rate pas la révolution de medias sociaux.
     



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