En marge du sommet union européenne-Afrique qui avait
lieu les mercredi 2 et jeudi 3 avril 2014 à Bruxelles, le Tchad a annoncé le
retrait de ses soldats de la Misca. Ses soldats quitteront prochainement la
Centrafrique.
Cette décision a été annoncée par un communiqué du
ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat. On pouvait y
lire en substance ces lignes : « Malgré les sacrifices consentis, le Tchad et les Tchadiens font
l’objet d’une campagne gratuite et malveillante tendant à leur faire porter la
responsabilité de tous les maux dont souffre la RCA. Face à ces accusations
répétées, le Tchad, après avoir informé la présidente de la transition
centrafricaine, la présidente de la Commission de l’Union africaine et le
secrétaire général des Nations unies, décide du retrait du contingent tchadien
de la Misca. »
On
sait par ailleurs que le président Deby, présent à Bruxelles a tenu à en informer
la présidente centrafricaine Catherine
Samba-Panza et n’a pas voulu revenir sur sa décision. Le président tchadien a
quitté Bruxelles sans attendre le sommet sur le Sahel ni la clôture du sommet
Union européenne-Afrique.
Si cette décision a surpris plus d’un,
il faut dire que les banguissois l’attendaient impatiemment. Passé l’effet
émotionnel chez les uns et chez les autres, il faut se demander si c’est une
bonne nouvelle pour la Centrafrique.
Peut-être que les soldats tchadiens
de la Misca avaient mauvaise presse en Centrafrique mais il faut dire qu’ils
étaient bien aguerris et dans la situation dont se trouve la Centrafrique, ils
n’étaient pas de trop.
La situation sécuritaire risque de
se détériorer dans les jours qui viennent. La question est de savoir ce que
fera le Tchad après ce coup de sang de son président. Ira-t-il jusqu’à fermer
ses frontières avec la Centrafrique ?
Chaque événement qui vient
bouleverser l’équilibre précaire que connaît la Centrafrique est toujours lourd
de conséquence. Après le Tchad, qui sera le prochain pays qui se retirera ?
Les burundais qui avaient beaucoup fait pour la sécurisation de Bangui sont
désormais considérés comme des musulmans, donc indésirables en Centrafrique. Il
est à craindre qu’après le départ des soldats tchadiens, ils ne deviennent une
cible facile.
En tout cas, dans cette situation
compliquée que connaît la Centrafrique, ce sont les antibalakas qui semblent
mener le jeu et cela ne présage rien de bon dans les jours à venir.
En plus, si les humanitaires
cherchent à vider Bangui de tous les musulmans, par principe de précaution, se
rendent-ils compte qu’en même temps ils sont en train de faire le lit d’une sécession
en Centrafrique ? La situation est bien complexe et est bien malin celui
qui pourra dire ce que sera demain.
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