La Centrafrique ne cesse de faire parler d’elle ces
jours-ci. Une orgie d’images macabres circule dans les réseaux sociaux. On voit
des gens poser avec des membres d’ennemis arrachés à la suite de lynchages.
Est-ce cela l’image du pays de Barthélémy Bonganda ? Ne faut-il pas que ce
pays se réveille enfin de ce long cauchemar ?
Ce qui est venu remettre la violence en Centrafrique sous
les feux de la rampe, c’est ce lynchage d’un ancien Seleka. Après une rencontre
de la présidente de la transition Catherine Samba-Panza avec les anciens faca
(Forces armées centrafricaines) le mercredi 5 février dans le but de marquer la
renaissance de l’armée centrafricaine, des soldats de l’armée « régulière »
ont lynché à coups de pieds, de briques et de couteaux, Idriss un homme du
groupe soupçonné d’être un ancien de la Séléka. Tout cela s’est passé sous le
regard de la presse internationale venue couvrir la cérémonie militaire. Comme
si cela ne suffisait pas, la scène s’est déroulée au sein de l’école nationale
de magistrature (quel symbole ?)
Le tollé a été général ; des voix s’élèvent pour
demander des sanctions exemplaires. Si les scènes de lynchages sont monnaie
courante en Centrafrique, celle qui a eu lieu mercredi est très significatif.
Des hommes en uniforme censés remettre de l’ordre dans le pays qui s’abandonnent
ainsi en public à une scène de non-droit, avec le sourire aux lèvres, cela
donne à réfléchir. Ne met-on pas la charrue avant les bœufs en voulant absolument
rendre les FACA opérationnels. Cette scène montre les limites d’une telle
politique. Il faudrait d’abord prendre le temps de la formation de ces
militaires.
Toutes ces réactions mettent en porte-à-faux les forces
de maintien de la paix. Combien de temps les ressortissants des pays qui
envoient des militaires en Centrafrique vont tolérer que leurs soldats
protègent des gens pour qu’ils puissent continuer les lynchages ?
La violence est telle dans le pays que la vengeance
semble être devenue une voie normale pour résoudre les problèmes. Il faut
absolument arrêter le cycle de la violence. Pour cela, il faudra être capable
de calmer les esprits et petit à petit amener les populations à se sentir plus
en sécurité. La priorité doit être en ce moment, la formation des policiers et
des gendarmes centrafricains.
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