Le lundi 17 février 2014, le vol KP 038 de la compagnie
Asky qui effectuait son vol régulier de Douala vers N’Djamena a connu un
épisode qui aurait pu tourner au drame. Un individu a sans doute piqué une
crise de nerfs et a été rapidement maitrisé par quelques passagers. Cela a créé
au bord de l’avion une panique qui a été rapidement calmée grâce au sang-froid
et au professionnalisme du personnel navigant.
Le vol était parti de Douala à l’heure prévue c’est-à-dire
à 17h30 et tout semblait se dérouler normalement dans l’avion. Une collation
avait été donnée aux passagers et on était sur le point de commencer les manœuvres
d’approche de l’aéroport de N’Djamena.
Il était 18h45 et l’atterrissage était prévu pour 19h05. Les
passagers étaient priés de regagner leur siège et de maintenir leur ceinture
attachée. L’hôtesse de l’air avertit que pour les préparatifs de l’atterrissage,
la lumière allait être éteinte mais que chacun pouvait utiliser la lumière
personnelle s’il le voulait. Puis la lumière fut éteinte. Ce moment dans les
avions est émotivement très chargé car chacun des passagers se rend compte que
quelque chose d’important se passe et qu’en même temps cela était très délicat.
Soudain, un bruit régulier s’éleva dans l’avion. On avait
l’impression que quelqu’un frappait avait un objet dur contre du verre.
Rapidement des bruits de voix retentirent et le bruit cessa. C’était un
passager qui, dès que la lumière et été éteinte, a essayé de briser la fenêtre
de l’avion. Il avait en fait réussi à briser la vitre mais il n’avait pas
réussi à entamer la deuxième. Les passagers les plus proches s’étaient rués sur
lui pour le maitriser après un corps à corps digne des films les plus
spectaculaires de Hollywood. Les passagers venaient de partout pour donner un
coup de main. Chacun avait sans doute en tête le 11 septembre 2001. Un
attroupement commençait à se former autour des sièges 21 à gauche de l’appareil.
Le personnel navigant intervint rapidement pour demander aux passagers de rejoindre
leur place ; il fallait éviter que la concentration de personnes en un
seul endroit de l’avion fasse perdre l’équilibre à l’avion. Il fallait une
force de persuasion pour que les passagers ne regagnent leur place. Ils étaient
convaincus que c’était un terroriste qui cherchait à tuer les passagers de l’avion.
Finalement, tous acceptèrent de regagner leur place mais en laissant le
passager suspect sous la garde de deux passagers, en attendant que la police
viennent l’arrêter après l’atterrissage.
Les manœuvres pour l’atterrissage reprirent alors. Chacun
y allait de son commentaire. La peur planait désormais dans l’avion et personne
n’avait plus honte de l’exprimer. Dès que l’avion toucha le sol, une salve d’applaudissement
s’éleva dans l’avion. Malgré les consignes du personnel navigant, l’avion n’avait
pas encore fini de rouler que tous étaient debout, prêts à descendre de l’avion.
Pour plusieurs passagers, il était évident qu’ils venaient d’échapper à la mort…
La descente de l’avion se fit sans problème. Des
policiers attendaient que les passagers sortent de l’avion pour pouvoir
interpeler le suspect.
A mon avis, il ne s’agissait certainement pas d’un
terroriste. N’ayant pas eu des informations plus précises, je ne peux qu’exprimer
mon hypothèse. Ce vol Douala-N’Djamena a pris des passagers en transit venant
de Bangui. Il se pourrait que ce passager que certains disent être un étudiant
vienne de Bangui. Après avoir vécu sous tension à Bangui, la conjugaison de
deux faits (préparation de l’atterrissage à N’Djamena et l’obscurité dans l’avion)
ont provoqué chez lui une crise de nerfs ou une poussée de claustrophobie. Il a
alors voulu s’échapper de l’avion par la fenêtre. Ce n’est pas de policier qu’il
devait avoir besoin mais plutôt d’un médecin. J’espère que les autorités l’ont
compris.
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