Il y a 35 ans, les portes de l’enfer ont semblé s’être
ouvertes au Tchad. Libération pour certains, cataclysme pour d’autres, les
événements qui ont eu lieu avaient fait place à un pays exsangue, divisé, en
lambeaux. Pouvons-nous dire que des leçons ont été tirées et que le pays a fait
un pas en avant ?
En Afrique où on aime les célébrations, il est étonnant
que constater qu’il n’y a au Tchad aucun programme de grandes célébrations du
12 février. Cette date marque pourtant pour le pays le passage à une autre ère.
Officiellement, c’est la date de la grande déchirure qui
a amené le Tchad au bord de la partition. Jamais la crise tchadienne n’avait
connu une telle consonance communautaire. Tchadien à l’origine, on se
découvrait soudain sudiste ou nordiste. Les notions géographiques du Nord et du
Sud ont pris une connotation surtout politique. Le Nord au Tchad commençait
désormais à N’Djamena.
Lorsque les hordes de soldats Fan de Habré ont déferlé
sur N’Djamena, Les esprits se sont cristallisés au Tchad autour de deux groupes
qu’on a opposé : les goranes contre les saras. Il a fallu attendre l’évolution
des événements pour qu’au nord comme au sud, on découvre que la réalité était
plus complexe. Au Nord, on découvrait qu’il y avait dans le groupe sara des
mbays, des sars, des gors, des ngambayes etc. Au Sud, on s’étonnait de voir qu’il
y avait en plus de ce qu’on appelle gorane, les toubous, les anakazas, les
zaghawas, etc.
Le 12 février a marqué une descente en enfer au Tchad en
ce sens que la nation avait éclaté. L’Etat n’existait plus. On se retrouvait avec onze tendances
politico-militaires, prêtes à en venir aux mains pour imposer leurs points de
vue.
Curieusement, c’est dans les jours sombres qui ont suivi
qu’on a eu la plus courageuse tentative de fusion nationale avec la formation
du GUNT (gouvernement d’union nationale de transition). Même si le Tchad a
connu la dictature de Habré, l’espoir demeure car le GUNT nous a montré qu’un
autre Tchad est possible. Le pays a su dépasser les divisions que lui ont
imposé les hommes politiques.
L'expérience des forces étrangères d'interposition a été négatif. Le Tchad a appris qu'il faut compter sur ses propres forces de défense et de sécurité. Rien ne vaut le dialogue entre les fils du pays. Les armes comme moyen d'alternance au pouvoir crée plus de troubles. Toute une génération a été sacrifiée. Plus jamais ça doit être le slogan de tous les tchadiens!
L'expérience des forces étrangères d'interposition a été négatif. Le Tchad a appris qu'il faut compter sur ses propres forces de défense et de sécurité. Rien ne vaut le dialogue entre les fils du pays. Les armes comme moyen d'alternance au pouvoir crée plus de troubles. Toute une génération a été sacrifiée. Plus jamais ça doit être le slogan de tous les tchadiens!
Le 12 février 1979 appelle tous les tchadiens à faire
mémoire d’un avenir à inventer ensemble pour devenir une nation.
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