mardi 4 février 2014

Tchad : Parlons de la sorcellerie au sud du pays 1 (par Pascal Djimoguinan)


            S’il est un sujet difficile à traiter, c’est celui de la sorcellerie puisqu’il y est toujours question de conjecture, de susceptibilité, de vengeance ou de manipulations. Il est toujours difficile de retrouver son latin dans ce fouillis inextricable. Nous allons tout simplement, dans ce parcours, laisser paraitre les choses telles que les voient certaines populations du sud du Tchad. Il faut pour cela une certaine dose de prudence dans les affirmations et les conclusions qu’il faut en tirer car nous sommes en plein dans un domaine inconnu.

            Nous préférons partir de la définition que donne Wilkipédia ; par la suite, nous préciserons certaines choses par rapport à la société que nous abordons. « La sorcellerie désigne souvent la pratique d’une certaine forme de magie, dans laquelle le sorcier ou la sorcière travaille avec les énergies globales, que ce soit celles des plantes, des cycles lunaires, des saisons et même des entités. Selon les cultures, la sorcellerie fut considérée avec des degrés variables de soupçon voire d’hostilité, parfois avec ambivalence. Certaines doctrines religieuses considèrent toute forme de magie comme de la sorcellerie, la proscrivent ou la placent au rang de superstition. Elles opposent le caractère sacré de leurs propres rituels aux pratiques de la sorcellerie. »

            De cette définition, il faut tout de suite préciser que généralement, en Afrique, on fait une distinction entre la sorcellerie qui consiste à travailler avec des énergies venant d’un autre monde, de l’utilisation des plantes qui est plutôt l’apanage des guérisseurs traditionnels, ceux qui utilisent la pharmacopée sans être des sorciers.

            Au sud du Tchad en général, il y a des formes de sorcelleries propre aux femmes comme il y en a qui sont propres aux hommes. La sorcellerie se transmet généralement dans la famille, de père à fils et de mère à fille. Ainsi, dire qu’une personne est sorcière c’est traiter toute sa famille de sorcière et cela peut aller jusqu’au tribunal.

            Quels sont les formes de sorcelleries qui reviennent souvent quand on parle au Sud du Tchad ? En gros, il y a quatre espèces de sorcellerie auxquelles viennent se greffer tout le reste.

- Il y a d’abord une forme de sorcellerie qui est propre aux femmes. On l’appelle « ndon-yi » chez les mongo. La traduction du concept en français donnerait « femmes-lucioles » ; d’autres comme les ngama l’appellent « ndoh kouma. Cette forme de sorcellerie qui se transmet de mère à fille consisterait à ce que la sorcière sorte la nuit nue pour se promener en projetant une lumière par la bouche. Ces femmes auraient une sorte de confrérie. Le but de cette sorcellerie n’est pas très clair. Que cherche cette confrérie ? Est-ce une forme d’émancipation par rapport aux hommes ?

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