Lorsqu’on parle avec la
plupart des africains, leur maman est la personne pour qui ils seraient prêts à
tout pour la protéger. Ce qui est curieux, c’est que cette protection ne semble
pas s’étendre à d’autres femmes. On se rend compte au contraire qu’il y a la
violence faite aux femmes est vue ordinairement comme normale. Pourquoi cette
attitude qu’on pourrait appeler bizarre ? N’y a-t-il pas là une urgence
pour toute l’Afrique ?
Beaucoup d’hommes en Afrique s’imaginent que battre sa
femme est la meilleure façon de régler les problèmes. On est même surpris de
voir cette conception ne se réduit pas à la population qui se trouve au bas de
l’échelle sociale. Même les élites utilisent la correction corporelle pour
résoudre les problèmes conjugaux.
La tradition n’aidera pas beaucoup à résoudre ce problème
parce que dans certains endroits en Afrique, on pense même que battre sa femme
est signe d’amour. Evidemment, ce sont les hommes qui le disent sans un brin d’humour,
avec le plus grand sérieux.
Il est temps de se demander si la violence est un moyen
normal pour régler des problèmes entre les adultes. N’est-ce pas toujours signe
que la raison a échoué ? Pouvons-nous dire que face aux femmes, les hommes
perdent souvent la raison, au point d’user de leurs muscles pour résoudre les
problèmes ?
Il est temps de prendre conscience que la femme n’est pas
faite pour être battue. Aucune personne ne devrait être battue. La femme
devrait être prise pour ce qu’elle est en réalité : une partenaire de l’homme.
Il faudra accepter que la femme est l’égale de l’homme et lui laisser prendre
sa place dans la construction du continent.
Si nous n’avons parlé que de la violence dans le foyer
(violence qui peut être aussi bien physique que verbale), cela ne représente
que la partie visible de l’iceberg. Cette violence est beaucoup plus
pernicieuse ; il faudrait la traquer jusque ses plus petits retranchements
et l’extirper afin d’assainir la société. Non seulement il faudra arrêter les
défauts traditionnels comme l’excision mais il faudra aider la femme à avoir
son indépendance économique et lui ouvrir les portes à l’éducation au même
titre que les hommes.
En Afrique, nous devons prendre conscience qu’une société
qui ne prend pas soin de ses membres les plus faibles n’a pas d’avenir. La
force d’une chaîne est égale à celle de son maillon le plus faible.
Il est temps pour tout africain de se pencher sur le
problème de la violence faite aux femmes. Chacun peut faire quelque chose, ne
serait-ce que de donner un coup de pouce afin qu’aucune femme ne soit plus
jamais battue, afin que toutes les femmes soient respectées comme des personnes
humaines. A nous de relever ce défi !
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