Il est vrai qu’à cause
de la proximité de l’événement il est difficile de parler d’une manière
objectif de Kadhafi. Cependant il est possible de faire la part des choses pour
parler sans grande passion, laissant assez d’espace à la rationalité.
Il faut commencer par déplorer la façon dont il est mort. On ne devrait jamais
se réjouir de la mort d’un être humain. Il faut toujours avoir du respect pour
l’homme parce qu’il est porteur de la raison. S’il se trouve que sa mort soit
survenue à la suite d’une exécution sommaire, cela serait vraiment dommage. Il
faut éviter au maximum de céder à la passion de se faire justice soi-même. Il
eut fallu qu’il soit jugé dans des conditions où il aurait pu se défendre.
Il faut dire que Kadhafi était un homme plein de contradiction. En même temps
qu’il prônait le panafricanisme et s’affichait comme un grand
anti-impérialiste, il n’hésitait pas à appliquer dans son pays une politique de
renvoi des populations subsahariennes dans des conditions parfois inhumaines.
Je crois qu’une des premières questions à laquelle tous ceux qui voudraient
parler de Kadhafi doivent se soumettre sans tricher est celle-ci : « Aurais-je
aimé l’avoir comme chef d’Etat en vivant dans le régime qu’il prêchait » ?
Chaque personne peut en conscience répondre à cette question et faire tout ce
qu’il peut pour que nos chefs d’Etat africains ne passent pas des décennies au
pouvoir. C’est peut-être vrai que nous n’avons pas besoin d’hommes forts mais
plutôt d’institutions fortes.
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