La décennie qui a vu s’éteindre
le 20ème siècle fut pour l’Afrique remplie d’optimisme. Après la
chute du Mur de Berlin, des indices favorables à la démocratie se sont multipliés. Le 21ème siècle
allait être une ère de liberté politique et d’épanouissement total ; or le
constat est amer ; Les fleurs ‘n’ont pas donné de fruits. Quel avenir
politique pour l’Afrique aujourd’hui ? Où avons-nous raté le coche ?
Les signes d’espoir de la fin du 20ème siècle à
l’aune desquels nous pensions mesurer la démocratie en Afrique étaient
multiples. D’abord, les conférences nationales s’étaient multipliées dans la
plupart des pays francophones d’Afrique. La parole se libérait et on essayait
de construire ensemble l’Etat. Ensuite, les partis politiques se sont
multipliés. On a vu la société civile se fortifier et la presse connaitre un essor
comme jamais auparavant.
On pensait que c’en était fini des coups d’Etat et que
désormais, seul le peuple allait jouer son rôle d’arbitre. Malheureusement on a
vite vu revenir les vieux démons. Si quelques nouveaux visages ont émergé, très
vite les tripatouillages ont repris. Petit à petit, les coups de force ont repris.
Si sur le plan international on condamne du bout de
lèvres les prises de pouvoir par la force, les différents acteurs politiques
africains ont appris à rendre les choses acceptables.
Si les élections ont bien lieu de manière régulière, d’où
vient le problème ? On se rappelle le discours du président américains au
Ghana : « L’Afrique
n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes
». Peut-être devrions-nous prendre
cela au sérieux. Il nous faut des parlements qui ne soient pas simplement des
chambres d’enregistrement, donc que les partis d’opposition jouent vraiment
leurs rôles. Encourager une presse indépendante, qui ne soit pas partisane,
mais professionnelle. Encourager la société civile dans ses différentes
composantes, notamment les femmes, les humanitaires, les droits humains. Favoriser
l’éducation et assurer les besoins primaires des peuples. Former les peuples à
la paix. Souvent, on croit que la paix ne se réduit qu’à l’absence des conflits
armés en oubliant que les conditions de la paix vont plus loin que cela.
En résumé, ce dont l’Afrique a besoin
pour que l’optimiste revienne, c’est de redécouvrir la citoyenneté. Que l’Afrique
redécouvre la citoyenneté.
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