Encore une fois comme tous les deux ans, les meilleurs
équipes de football du continent africains se retrouvent pour la fameuse Coupe d’Afrique des Nations. Ce
stade des finales qui aurait dû avoir lieu au Maroc a été, à cause de l’épidémie
Ebola et des complications qui ont suivi, s’est transposé en Guinée Équatoriale. Pendant que les différentes équipes s’affrontent pour arriver à la
finale, le vainqueur est sans doute déjà connu : ce sont les Sao du Tchad,
version forces armées qui ont ravi la vedette en s’engageant dans la lutte
contre le terrorisme islamiste de Boko Haram au Nigeria et au Cameroun.
Encore une fois, pendant que les autres pays africains se
font connaître par le sport, le Tchad dont l’équipe nationale a été éliminée
dès la phase éliminatoire de la compétition, se fait connaître par son armée.
La situation militaire était devenue préoccupante depuis
quelque temps au Nigeria et au Nord du Cameroun à cause des victoires répétées
de Boko Haram et de ses menaces qui se faisaient de plus en plus pressantes.
Sans doute encouragée par le peu de résistance qui lui est opposé, la secte
islamiste devenait de plus en plus téméraire. Elle ne semble plus rien craindre
et la question qui était sur toutes les lèvres était quelle serait la prochaine
cible. L’abomination de la désolation semble avoir été atteinte depuis le
samedi 3 janvier lorsque la secte a lancé une attaque pour conquérir la ville
de Baga. Selon Amnesty International, « des centaines de personnes ‘voire
plus’ ont péri dans l’attaque. Ce carrefour commercial de la région est devenu un
vaste cimetière à ciel ouvert.
Dans un élan de solidarité, sans doute non sans intérêt
(puisque le Tchad est lui-même menacé), le Tchad a décidé d’envoyer ses
militaires pour aider le Cameroun à combattre les islamistes nigérians de Boko
Haram. Une première chose, et non des moindres, que Bako Haram aura réussi, c’est
d’avoir créé contre elle l’unanimité. Unanimité dans l’hémicycle tchadien (ce
qui est rare), l’unanimité de la population, l’unanimité au Cameroun.
L’armée tchadienne, habituée aux nombreuses guerres que
le pays a connu semble être bien entrainée et bien équipée, à même de contrer l’avancée
des islamistes de Boko Haram, voir à les vaincre. Les choses se mettent donc en
place pour un affrontement qui ne va pas tarder à avoir lieu. Le Tchad a déjà
envoyé des blindés au Cameroun. Il faut dire que cette Can d’une autre nature a
commencé.
Il ne faut pas cependant se réjouir trop vite de l’intervention
du Tchad pour lutter contre les djihadistes de Boko Haram. On ne peut pas tout
le temps tenter de résoudre un problème structurel par des moyens
conjoncturels. Pourquoi est-ce que les armées des autres pays ne peuvent pas
contrer les gens de Boko Haram ? Le même problème qui s’était posé au Mali
revient aujourd’hui dans les frontières du Nigeria. Il faudra trouver une
solution afin qu’aucune secte djihadiste ne puisse allumer un nouveau foyer de
tension en Afrique. Ensuite, il faut voir comment résoudre les problèmes de
pauvreté qui poussent des désœuvrés et des gens pauvres dans les bras des
fondamentalistes.
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