Samedi 6 décembre, on pouvait lire dans les dépêches :
Nigeria : des armes et des munitions
à destination du Tchad saisies. Il n’en fallait pas plus pour que tout le
long du week-end se déroule un mélodrame pleins de sous-entendus. Un Cargo
russe (Antonove 124), parti de Bangui et qui devait atterrir à N’Djamena n’a pu
le faire à cause d’un embouteillage à l’aéroport et s’est finalement posé d’urgence
à Kano. Quelle n’a pas été la surprise des douaniers nigérians de découvrir
dans les soutes de l’avion des hélicoptères, une jeep ainsi que d’autres
équipements alors que cela n’était pas dans le manifeste de vol.
La méfiance vis-à-vis du Tchad s’est très vite manifestée
et d’aucun voyaient déjà la main du Tchad qui armerait Boko Haram. On ne prête
qu’aux riches. Les medias locaux ne sont pas allés de main morte ; on
pouvait lire entre autres : « Une
puissance étrangère est en train d’armer le groupe Boko Haram ; l’avion
est rempli de kalachnikovs et d’armes de guerre… »
Par la suite, l’ambassade de France annoncera que l’inspection
des papiers et des documents de bord a montré que tout était en règle ; il
n’y a donc pas d’armes ni de munitions dans cet avion et que les autorités
nigérianes ont reconnu le caractère légal de la cargaison.
L’explication que Paris donnera de cet incident est que
cet appareil participait ainsi à l’allègement de l’opération Sangaris en
Centrafrique et que le matériel en question devait être amené au Tchad. Comme l’aéroport
de N’Djamena était bloqué par un Boeing 747 qui avait un problème technique, l’Antonov
124 a été dérouté vers Kano.
Circulez, il n’y a plus rien à voir, tout est en règle.
Il semble qu’assez souvent, l’armée française affrète des Antonov en Ukraine ou
en Russie pour transporter son matériel.
Finalement, l’avion russe avec son matériel militaire a
eu l’autorisation de redécoller pour Paris.
Cet incident ne pouvait pas si mal tombé parce que le
poids des soupçons de l’opinion publique nigériane sur la collusion entre le
Tchad se faisait de plus en plus pressant.
Pour le moment, le Tchad pourra dire qu’il l’a échappé
belle. Mais il faudrait de soient plus prudentes dans la façon dont elles
gèrent l’affaire Boko Haram !
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