Tout le monde sait que l’éducation coûte chère. Cela
semble être un truisme. Mais ce qui l’est moins, c’est que si quelque chose coûte
cher, il faut quelqu’un pour débourser. Personne ne veut qu’on touche à sa
bourse et alors trop de fausses idées circulent sur le prix réel de l’éducation.
La vérité est que pour avoir une bonne éducation, il faut être prêt à en payer
le prix réel. Telle peut être la réflexion qu’ il faut avoir le courage d’engager
à propos du lycée-collège Charles Lwanga (LCCL) de Sarh au Tchad.
Le succès sur le plan scolaire qu’engrange le LCCL année
après année a du mal à occulter les difficultés financières relatives au coût
réel de l’établissement. Il fut un temps où plus de 80% des charges financières
du collège venait de l’extérieur et on n’a jamais pris réellement le temps de
voir comment arriver à l’autofinancement. Tout le monde sait qu’un
établissement incapable de l’autofinancement ne peut tenir longtemps. Qu’en est
–il donc de cet établissement ? Les chiffres sont très parlants et peuvent
nous aider à comprendre le problème.
La première question, très importante à se poser est de
savoir quel est le coût réel du LCCL. Il s’agit des dépenses effectuées au
cours d’une année scolaire. Maintenant si ce coût est reparti entre les
différents élèves de l’établissement, cela donnera le prix réel.
Pour l’année scolaire 2013-2014, le nombre d’élèves dans
l’établissement était de 1070. En faisant le calcul pour
couvrir toutes les dépenses, chaque élève devrait payer 127110 francs CFA. Avec
ces frais de scolarité, le LCCL ne ferait aucun bénéfice mais parviendrait à
couvrir toutes les dépenses ordinaires effectuées.
Dans la réalité, l’établissement demande que les élèves
paient les frais de scolarité en fonction de de la catégorie sociale des
parents. Il existe donc trois catégories :
- 1ère catégorie :
80.000 francs ; 402 élèves sont dans cette catégorie soit 37,57%
- 2ème catégorie :
105.000 francs ; 450 élèves sont dans cette catégorie soit 42,06%
- 3ème catégorie :
130.000 francs ; 208 élèves sont dans cette catégorie soit 20,7%
En faisant le compte, on se rend compte que les frais de
scolarité perçus représentent 78,68% des dépenses de l’établissement. La
question qui vient à l’esprit est ceci : D’où viennent les 21,32% restants ?
Nous voyons que le collège fonctionne sur des déficits qu’il
faut arriver à combler. Pour le moment, ce sont les jésuites qui payent le
manque à gagner. Cela revient à dire qu'ils payent pour éduquer les jeunes et
cela depuis les débuts.
Cette
situation ne saurait perdurer car il faut commencer à poser des questions qui
fâchent. Comment les parents ne peuvent pas payer la totalité de la scolarité
des enfants ? Il faudrait commencer à arriver à cela par un moyen ou un
autre. Si cette réforme ne se fait pas rapidement, l’établissement risque de
fermer ses portes. Il faut donc que les parents acceptent de payer le coût réel
de l’éducation de leurs enfants. C’est une réforme qui doit commencer dans les
années qui viennent !
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