Pour Beaucoup, l’Afrique au XVIIIème siècle
semble être, selon le mot d’un écrivain, le continent ténébreux. Très peu de
personnes savent qu’à cette période, il y avait un africain d’une grand
envergure capable d’une pensée solide. Il s’agit du bien nommé Antoine Guillaume
Amo (connu comme Antonius Guilielmus Amo).
Guillaume Amo est né vers 1703 à Axim, à l’extrême
sud-ouest de l’actuel Ghana. A l’âge de 3 ans, il sera emmené en Hollande et
offert en cadeau au Duc de Wolfenbüttel. Il semble avoir être très bien traité
dans cette famille car il ne tarira pas d’éloge pour cette famille. Le jeune
homme fut baptisé en 1708.
Guillaume Amo sera à l’Académie Ritter de Wolfenbüttel de
1717 à 1720 ; ensuite, il sera à l’Université de Helmstedt de 1721à 1724.
Le 9 juin 1727, il s’inscrit à l’Université de la Halle pour étudier le Droit.
Il publiera en 1729 sa première thèse, en latin, intitulée De
jure Maurorum in Europa (Sur le droit des noirs en Europe) ; c’était
sous la direction du Doyen de la Faculté de Droit Johan Peter von Ludewig.
Après cela, il s’inscrira à l’Université de Wittenberg, le 2 septembre 1730,
pour étudier la psychologie et la médecine sous la direction de Martin Gotthelf
Loeschner. Il reçoit la même année le titre de Maître en philosophie et dans
les arts libéraux. Il pourra ainsi enseigner dans cette université tout en
préparant sa seconde dissertation qu’il défendra en 1734 sous le titre de « De humanae mentis apatheia seu sentionis ac
facultatis sentiendi in mente humana absentia et earum in corpore nostro
organico ac vivo praesentia » (De l’apathie de l’âme humaine ou de l’incapacité
de l’âme humaine de sentir, et de l’absence de faculté de sentir en elle, alors
que notre organisme possède ces qualités).
Selon l’usage, le
président de l’université, à l’occasion de cette soutenance de thèse fit un
bref hommage à Amo et à son travail. Guillaume restera encore deux ans après sa
thèse à l’Université de Wittenberg où il a continuera d’enseigner la
philosophie et de prendre part au débat philosophique du moment. Il sera d’ailleurs
qualifié de chef de fil de wolffiens. Finalement, il partira pour Halle, après
le décès de son ami et ancien professeur Martin Gotthelf Loeschner. Il trouvera
là trois amis, le juriste, philosophe et historien Johan Peter von Ludewig, le
professeur de jurisprudence Justus Henning Boehmer, le professeur de médecine
Friedrich Hoffman. Amo publiera un ouvrage qu’il va dédier à ses trois amis et
qui aura pour titre « Tractatus de
arte sobrie et accurate philosophandi », dont la traduction en frainçais est « Traité de l’art de philosopher avec
simplicité et précision. »
En juillet 1739, la candidature de Guillaume Amo à un
poste de professeur a été acceptée à l’Université d’Iéna. C’est désormais là qu’il
va séjourner jusqu’à son retour en Afrique en 1747. C’est dans sa ville natale,
Axim, qu’il mourra.
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