vendredi 12 décembre 2014

GUILLAUME AMO, un philosophe africain au XVIIIème siècle (par Pascal Djimoguinan)



            Pour Beaucoup, l’Afrique au XVIIIème siècle semble être, selon le mot d’un écrivain, le continent ténébreux. Très peu de personnes savent qu’à cette période, il y avait un africain d’une grand envergure capable d’une pensée solide. Il s’agit du bien nommé Antoine Guillaume Amo (connu comme Antonius Guilielmus Amo).
            Guillaume Amo est né vers 1703 à Axim, à l’extrême sud-ouest de l’actuel Ghana. A l’âge de 3 ans, il sera emmené en Hollande et offert en cadeau au Duc de Wolfenbüttel. Il semble avoir être très bien traité dans cette famille car il ne tarira pas d’éloge pour cette famille. Le jeune homme fut baptisé en 1708.
            Guillaume Amo sera à l’Académie Ritter de Wolfenbüttel de 1717 à 1720 ; ensuite, il sera à l’Université de Helmstedt de 1721à 1724. Le 9 juin 1727, il s’inscrit à l’Université de la Halle pour étudier le Droit. Il publiera en 1729 sa première thèse, en latin,  intitulée De jure Maurorum in Europa (Sur le droit des noirs en Europe) ; c’était sous la direction du Doyen de la Faculté de Droit Johan Peter von Ludewig. Après cela, il s’inscrira à l’Université de Wittenberg, le 2 septembre 1730, pour étudier la psychologie et la médecine sous la direction de Martin Gotthelf Loeschner. Il reçoit la même année le titre de Maître en philosophie et dans les arts libéraux. Il pourra ainsi enseigner dans cette université tout en préparant sa seconde dissertation qu’il défendra en 1734 sous le titre de « De humanae mentis apatheia seu sentionis ac facultatis sentiendi in mente humana absentia et earum in corpore nostro organico ac vivo praesentia » (De l’apathie de l’âme humaine ou de l’incapacité de l’âme humaine de sentir, et de l’absence de faculté de sentir en elle, alors que notre organisme possède ces qualités).
            Selon l’usage, le président de l’université, à l’occasion de cette soutenance de thèse fit un bref hommage à Amo et à son travail. Guillaume restera encore deux ans après sa thèse à l’Université de Wittenberg où il a continuera d’enseigner la philosophie et de prendre part au débat philosophique du moment. Il sera d’ailleurs qualifié de chef de fil de wolffiens. Finalement, il partira pour Halle, après le décès de son ami et ancien professeur Martin Gotthelf Loeschner. Il trouvera là trois amis, le juriste, philosophe et historien Johan Peter von Ludewig, le professeur de jurisprudence Justus Henning Boehmer, le professeur de médecine Friedrich Hoffman. Amo publiera un ouvrage qu’il va dédier à ses trois amis et qui aura pour titre « Tractatus de arte sobrie et accurate philosophandi »,  dont la traduction en frainçais est « Traité de l’art de philosopher avec simplicité et précision. »
            En juillet 1739, la candidature de Guillaume Amo à un poste de professeur a été acceptée à l’Université d’Iéna. C’est désormais là qu’il va séjourner jusqu’à son retour en Afrique en 1747. C’est dans sa ville natale, Axim, qu’il mourra.

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