jeudi 11 décembre 2014

Tchad : Parler du centenaire de la 1ère guerre et oser parler de l'autre (par Pascal Djimoguinan)



            Alors qu’on fête le centenaire de la première guerre mondiale et qu’on parle de la seconde, il serait bon de faire mémoire de cela en rappelant le rôle et la place que le Tchad y a pris.
            Pour rappel, le Tchad faisait partie des pays de l’Afrique centrale sous la France qu’on appelait A.E.F. (Afrique équatoriale française) par opposition aux pays de l’Afrique de l’Ouest appelés A.O.F. (Afrique Occidentale Française).
            Parler de la 1ère guerre mondiale dans l’A.E.F, c’est surtout parler des frontières. Jusqu’à la guerre, la frontière de l’AEF avec le Cameroun allemand n’a pas été fixe. Les allemands étaient de Douala jusqu’à Kousseri. Au Moyen-Congo, la France possédait la Haute Sangha, Nola et les vallées de la Lobaye et de la Pama, mais en 1911, la France, dans un compromis, cèdera à l’Allemagne la Haute Sangha et la Lobaye. En contrepartie, la France recevra le « Bec de Canard de la région Logone-Bas Chari.
            C’est donc avec cette rancœur que la France commencera la guerre dans l’A.E.F. En 1916, ce sera la conquête de totale du territoire allemand par les troupes franco-britanniques.  La ville de Douala était tombée dès le 16 septembre 1914 ; il en sera de même pour Kousseri et Mora, mais il faudra attendre le 1er janvier 1916 pour les colonnes anglaises et françaises des généraux Dobell et Aymerich s’emparent de Yaoundé. En mars, le colonel Allemand Zimmermann s’enfuira avec ses troupes en passant par la Guinée équatoriale. La France recevra alors comme prix de sa victoire les territoire de la Haute Sanga et la Lobaye qu’elle avait perdu en 1911, ainsi que la presque totalité du Cameroun grâce à l’accord du 14 mars 1916.
            Cela ne fut qu’un bref répit car les hostilités allaient reprendre en 1939 jusqu’à 1945. Sous la poussée Nazi, la France avait capitulé. Cela a conduit à l’armistice du 18 juin 1940. Ce même jour, le Général de Gaulle lançait sont fameux appel de Londres, appelant à la Résistance et créant du coup la France-libre.
            Il faut dire que la Tchad a été le premier, en A.E.F., à répondre à l’appel du Général. Le gouverneur Félix Eboué prit langue avec Londres dès le 2 juillet et le 24 août, deux envoyé du Général de Gaulle atterrissaient à Fort-Lamy. Le 26 août, le Tchad proclamait son ralliement à la France-Libre. Le 27 août, le Cameroun se ralliait à son tour après le débarquement du Colonel Leclerc. Un envoyé du Général de Gaulle, le colonel Larminat, occupa sans effusion de sang le palais du Gouverneur Général de Brazzaville le 28 août. Ces trois journées (26, 27 et 28 août) furent appelées les « Trois Glorieuses ». Le Gabon ne suivra le pas qu’en Novembre 1940.
            Des bataillons vont se former pour commencer la libération de la France. Il faut dire que les troupes africaines ont pris une part très importante dans les victoires en Afrique du Nord. Elles prendront, sous la direction du Colonel Leclerc Mourzouk et Kouffra et d’autres villes. Les troupes du Tchad ont apporté une très grande contribution à ces victoires ; elle ont d’abord soutenu les anglais en Egypte et en Erythrée en 1941 avant de faire leur jonction à Tripoli avec la XIIIème armée britannique. Elles prendront part au débarquement en Italie et à la libération de la France et enfin à l’occupation de l’Allemagne.
            Il suffit de rappeler cette fameuse chanson qui a bercé notre enfance :
MARCHE DE LA 2°DB
Marche officielle de la Division Leclerc (2ème Division de Blindés)
Après le Tchad, l’Angleterre et la France
Le grand chemin qui mène vers Paris,
Le cœur joyeux tout gonflé d’espérance
Ils ont suivi la gloire qui les conduit.
Sur une France, une croix de Lorraine,
Ecusson d’or qu’on porte fièrement,
C’est le joyau que veulent nos marraines,
C’est le flambeau de tous nos régiments.
REFRAIN:
Division de fer
Toujours en avant
Les gars de Leclerc
Passent en chantant.
Jamais ils ne s’attardent
La victoire n’attend pas,
Et chacun les regarde
Saluant chapeau bas.
Division de fer,
Toujours souriants
Les gars de Leclerc
Passent en chantant
D.B. vive la deuxième D.B.
Ils ont vécu des heures merveilleuses
Depuis Koufra, Ghadamès et Cherbourg.
Pour eux Paris fut l’entrée glorieuse
Mais ils voulaient la Lorraine et Strasbourg,
Et tout là-haut dans le beau ciel d’Alsace
Faire flotter notre drapeau vainqueur
C’est le serment magnifique et tenace
Qu’ils avaient fait dans les heur’s de douleur.
Ils ont connu des brunes et des blondes
Dans les pays qui les ont vus passer
Mais dans leur cœur un seul amour au monde
Notre pays qu’ils viennent délivrer.
C’est pour eux tous dans un doux coin de France
La fiancée qui attend le retour,
Elle oubliera tous les jours de souffrance
Quand la victoire lui rendra son amour.
Au coin du feu dans la paix radieuse,
Très fièrement auprès de leurs enfants
Ils conteront l’histoire merveilleuse
Des bataillons de notre régiment
Gars de Leclerc sera le mot de passe
Qui groupera la poignée de Français
Disant « malgré » quand la défaite passe
« Restant debout, ne se rendant jamais ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire