Depuis son intervention militaire au Mali, le Tchad se
trouve aux premières loges dans la lutte contre le terrorisme islamique en
Afrique. Après les attentats du mois de mai au Niger, le Tchad a été nommément
cité parmi les cibles possibles d’un attentat. Depuis, l’appareil sécuritaire
est mis en branle au Tchad.
Le grand dilemme pour le Tchad est de choisir entre la
liberté et la libre circulation de ses citoyens d’une part, et de renforcer les
contrôles pour éviter les attentats. Entre les deux solutions, la prudence a
voulu que le choix penche du côté de la deuxième.
Ainsi dès qu’on arrive, on se rend compte que la sécurité
a été renforcée. Les formalités sont faites avec plus de sérieux que d’habitude,
avec l’outil informatique qui aide à tout numériser. L’entrée de l’aéroport est
tellement sécurisée que même ceux qui viennent chercher les passagers ne
peuvent venir à plusieurs en même temps.
Il faut apprécier l’effort qui est fait car si la
sécurité est renforcée, cela se fait sans brutalité et avec professionnalisme.
Il faut mieux connaître un peu de désagréments et éviter un attentat qui ne
manquerait pas d’emporter la vie de pauvres citoyens.
Lorsqu’on continue le voyage à l’intérieur du pays, on se
rend compte que les mesures sécuritaires sont toujours présentes. Des postes de
contrôle sont créés le long de la route ; les hommes doivent descendre des
véhicules pour présenter leur carte d’identité nationale. En général, ces
contrôles se font sans violence lorsque les pièces des passagers sont en ordre.
Il faut cependant signaler deux défaillances qui
pourraient, si l’on y prend garde, être la cause possible d’attentats si l’on n’y
prend garde :
- Le contrôle des passagers
ne concerne que les hommes ; on vérifie leurs pièces et au besoin, ils
sont fouillés. Les femmes ne sont pas contrôlées. Or on connaît la propension
des terroristes à utiliser les moindres failles sécuritaires ; le danger
pourrait donc passer par là. Si un attentat se prépare, les terroristes pourraient
bien utiliser les services de femmes pour transporter les armes et les
explosifs.
- Lors des contrôles, il
arrive qu’on découvre des passagers voyageant sans pièces d’identité. Au lieu
de s’informer davantage sur l’identité de ces passagers et de déterminer leur
degré de dangerosité, les chefs de postes véreux se contentent de se faire
payer 600 francs. Ceux qui n’ont pas de pièces d’identité savent donc qu’à
chaque poste de contrôle, ils doivent payer cette somme d’argent qui fait le bonheur
des militaires. Ce qui est difficile à comprendre, c’est comment le fait de
payer cette somme d’argent peut faire du passager une personne qui ne va pas
commettre un attentat. Les autorités politiques et militaires devraient avoir
plus leurs hommes en main et éviter que des intérêts personnels ne soient un
obstacle à la sécurité des citoyens.
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