Le mercredi 5 septembre 2013, la majorité des députés kenyans
ont voté pour proposer une loi afin que le pays se retire du statut de Rome,
constitutif de la Cour Pénale Internationale (CPI). Ils se sont donné un délai
de trente jours pour voter cette loi.
Depuis les violences post-électorales que le Kenya a
connues en 2007-2008, il y a des affaires en cours à la CPI contre William Ruto et Uhuru Kenyatta devenus
entretemps respectivement vice-président et président du Kenya. La manœuvre en
cours a pour objectif de montrer une mobilisation de la classe politique autour
de ses dirigeants, même si en réalité, cela n’aura pas d’effets sur les affaires
en cours.
Le débat au parlement qui a duré 4 heures de
temps et qui a été retransmis en direct à la télévision tournait autour d’un
argument massif : « La
Cour pénale internationale est l’instrument des anciens colonisateurs
européens. Le Kenya est une grande puissance en Afrique et ne doit pas
abandonner sa souveraineté. » Pour les députés de la
majorité présidentielle et leurs alliés, le Kenya devrait se retirer de la
Cour pénale internationale parce que même « des grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine, ou encore la
Russie, n’ont pas signé le statut de Rome. »
L’opposition a tenté en vain de se
faire entendre. C’est sous des huées que son chef, Francis Nyenze, a déclaré « que ce retrait ferait du Kenya un Etat paria et qu’il s’agissait
d’un suicide politique. »
Le kenya est certainement une grande
puissance en Afrique. Elle votera certainement cette loi qu’elle veut. Plus rien n'empêche désormais le gouvernement d'écrire au Secrétaire général des Nations-Unies
Ban Ki-moon pour lui notifier l’intention du Kenya de sortir du Statut de Rome.
L’Afrique sortira peut-être la tête
haute de ce bras de fer avec les anciens colonisateurs européens. Désormais,
les dirigeants politiques africains auront acquis le droit de tuer en toute
impunité leurs citoyens les plus faibles. L’extérieur n’aura pas de mots à dire
puisqu’on se tue entre africains.
Il faudra cependant se demander s’il
y a une place pour l’éthique en politique ici en Afrique. Désormais, les
franges les plus faibles, sur qui peuvent-elles compter ? Et lorsque s’approche
des élections, les populations les plus faibles doivent-elles se réfugier dans
les pays limitrophes jusqu’à ce que les plus puissants finissent leur business ?
Ainsi Satan conduit le bal !
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