Face à la situation sécuritaire qui ne cesse de se
dégrader en République centrafricaine, il est question de désarmer les hauts
gradés de l’ex-Seleka. Cette mission urgente devrait commencer dans la semaine
du 23 septembre. Point n’est besoin de dire que cela sera une mission délicate
et dangereuse. Le président en exercice de
la communauté économique des Etats de
l’Afrique centrale, le tchadien Idriss Déby vient d'envoyer un escadron
supplémentaire de plus de 400 hommes pour compléter l’effectif déjà sur place
afin de faire ce travail.
L’intention est fort louable ;
désarmer les troupes qui n’acceptent pas leur cantonnement et ramener la paix
dans le pays. Il faut dire que le président tchadien, fort de son action au
Mali qui a été appréciée peut se permettre de s’engager en Centrafrique.
Il faut cependant reconnaitre que ce
pari est fort risqué lorsque l’on connaît la situation socio-politique de la
Centrafrique.
D’abord à cause de la proximité
géographique entre le Tchad et la Centrafrique, il faut craindre qu’il y ait
une contagion des problèmes que rencontrent habituellement les pays
frontaliers. Comment intervenir en Centrafrique sans qu’au moindre problème le
Tchad ne soit pas accusé de toujours tirer le drap de son côté et ne chercher
que ses intérêts ?
Depuis l’entrée de l’ex Seleka à
Bangui, le problème centrafricain a de plus en plus l’allure d’un problème
religieux entre chrétiens et musulmans ; or en Centrafrique, tchadiens est
presque synonyme de musulman. Comment éviter que l’intervention des troupes
tchadiennes ne soit considérer par la population centrafricaine comme une
intervention des musulmans qui viendraient compliquer le résolution de la crise
que traverse leur pays ?
Il y a une forte population
tchadienne en Centrafrique ; cette population, à tort ou à raison, est
accusée d’être fortement liée à l’ex-Seleka. Quelle sera le comportement de
colonie face aux troupes tchadiennes dont l’effectif est en train de grossir au
point d’être sur le point d’être la plus fournies des troupes étrangères en
Centrafrique ?
L’armée tchadienne sera-t-elle vraiment
une armée professionnelle en Centrafrique ? Se comportera-t-elle vraiment
comment une force de maintien de la paix ? Ne se laissera-t-elle pas
attirer par les sirènes de l’argent facile ?
L’avenir dépend de la façon dont les
troupes tchadiennes se comporteront face à la population. La société civile
avait déjà exigé son départ de la Centrafrique. Le Tchad parviendra-t-elle à
faire changer l’idée que les centrafricains se font de ses soldats ? Wait
and see !
une chose est certaine. Les tchadiens auront du mal à laver leur image en Centrafrique. Les Centrafricains sont convaincus que tout ce qu'ils vivent comme cauchemar est le fait de la volonté du Tchad.
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