lundi 2 septembre 2013

Les funérailles au Tchad, traits culturels 1 (par Pascal Djimoguinan)


            On est étonné en arrivant au Tchad de voir comment pratiquement tous les week-ends sont occupés par les enterrements et les funérailles. Cette activité a pris une importance tellement grande qu’il faudrait s’y arrêter un instant. Sûrement qu’en décrivant les choses, en laissant les choses venir telles qu’elles sont, des interrogations pourrait s’élever…

            Les cérémonies funèbres dans les grandes villes connaissent un léger changement dans leur organisation à cause de la généralisation des morgues. Alors qu’il y a encore quelques années, l’inhumation se faisait dans les heures mêmes qui suivaient le constat du décès à cause de la rigueur du climat qui n’autorisait pas une conservation prolongée du corps, aujourd’hui, on se donne le luxe de garder les corps plus longtemps.

            Lorsque survient un décès, il y a deux possibilités. Le décès peut survenir soit au domicile du défunt soit à l’hôpital.

            Lorsque le décès survient au domicile, il y a toujours la toilette funèbre qui est faite par les parents du défunt (du même sexe).  Après avoir lavé le corps, on le revêt de ses plus beaux vêtements avant de le mener à la morgue.

            Dans les cas d’un décès survenu à l’hôpital, le corps est mené directement à la morgue ; la toilette funèbre est assurée par le personnel de la morgue. Généralement, la famille se réunit pour décider de la date de l’inhumation. Ce jour, toute la grande famille se rend à la morgue pour le retrait du corps. Tous les moyens de transport seront mis à contribution : automobiles, motos, vélo ; certains iront à pied pour pouvoir assister à la mise en bière. La famille se rend donc à la morgue avec le cercueil qui a été acheté au préalable, après concertation et cotisation.

            Un fait important qu’il ne faut surtout pas oublier : un communiqué doit être passé à la radio ; c’est un honneur d’avoir son nom parmi ceux qui font l’annonce. Cela fait qu’un communiqué nécrologique a toujours pour auteurs toute une liste de personnes ; tout le clan y passe. Ceux dont le nom n’est pas cité se sentiront rejetés, sinon négligés dans la famille. Le communiqué est adressé aux parents, même à ceux qui sont dans des endroits où ils ne pourraient pas capter la station qui passe les annonces. Dans l’annonce, on fait toujours mention, parmi les destinataires, du chef de canton et du chef de village du défunt ; qu’importe si ceux-ci sont déjà au courant.

            Une fois que le corps est retiré de la morgue, il est convoyé au domicile du défunt pour un temps de recueillement avant l’enterrement.

            Il ne nous reste plus qu’à raconter comment se déroule ce temps qui va du recueillement à l’inhumation du corps.

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