L’initiation traditionnelle en
Afrique, et plus particulièrement au Tchad, est un rite de passage, permettant
le passage du monde de l’enfance au monde des adultes, avec pour conséquence,
une intégration active au sein d’une société donnée. L’individu, naît d’une
façon naturelle (biologique) doit naître d’une façon naître par un artifice
culturel pour devenir responsable dans sa société et prendre son destin en
main.
Dans l’intiation africaine, objet d’une création humaine,
l’homme revit, à sa façon le mythe de la vie. Comme le dit Engelbert Mveng, « L’initiation, dans le rite d’Osiris comme
dans tous les rites négro-africains, est la grande école où l’homme apprend ce
que c’est que la vie et ce que c’est que la mort, c’est-à-dire, la vérité sur
son propre destin. Il revit le geste magnifique de la vie surgie du néant
primitif, entourée d’embûches et assaillie par la mort, de la vie qui
invinciblement s’est frayée la route à travers la mort, pour aboutir dans l’homme
à son épanouissement.[1] »
Toute société, par ses propres artifices essaie de
trouver des solutions aux problèmes concrets qui se posent à elle. Elle
parvient ainsi à grandir des diverses crises qu’elle rencontre.
L’initiation traditionnelle est donc une invention qu’une
société fait pour s’adapter et survivre.
La société est comme un organisme vivant, qui pour vivre
doit se muer, se transformer, s’adapter. Il n’y a de pire erreur que de prendre
une société pour un ensemble intangible, sans place pour le changement.
Il se trouve qu’aujourd’hui, dans notre monde en plein
changement, les défis et les problèmes ont changé.
Vouloir toujours revenir aux solutions pour des problèmes
passés pour résoudre des problèmes actuels n’est pas toujours pertinent. La
société n’est pas sclérosée. L’initiation traditionnelle a été une solution
trouvée par une société fermée pour résoudre ses problèmes. Aujourd’hui, toute
société est confrontée à toute sorte de défis d’un ordre nouveau. Nous sommes
dans un village planétaire et les problèmes qu’il faut résoudre n’ont pas été
perçus dans le passé. Il faut donc inventer des solutions nouvelles.
La question aujourd’hui est de savoir comment l’initiation
traditionnelle doit s’adapter, être inventive. Il ne suffit pas de répéter
inlassable des traditions mortes mais de créer des traditions vivantes qui
peuvent permettre de survivre.
Il faut commencer par faire un inventaire des problèmes
actuels devant lesquels la société traditionnelle n’a aucune solution. Il s’agira
entre autres, de l’éducation des jeunes, de l’école qui forme des chômeurs, le
tissu social en lambeau, etc. ensuite, comme comment comme individus ou comme
sociétés, on pourrait y faire face. Le défi est énorme.
Nous sommes dans un monde en pleine mutation, en
gestation ; la société traditionnelle, pour survivre, doit s’adapter sinon
elle disparaîtra. C’est la fin d’un monde à l’ancien. Il n’y a plus d’alternative !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire