Le Tchad est arrivé à un
moment de son histoire où il se trouve pratiquement à la croisée des chemins.
Tout peut, à tout moment basculer, soit dans l’innommable, soit dans a concorde
nationale.
Il y a eu trop de choses comprimées, la violence, la
haine, la rancune, les frustrations, de complexes.
Lorsque l’on a cultivé trop longtemps ces sentiments, il
arrive un moment où la marmite explose. Ce qui peut en sortir n’est pas beau à
regarder…
Maintenant, le Tchad doit traverser un moment de
transition politique. C’est sûr que ce qui est présenté et qui se met en place
ne respecte pas la constitution. Mais alors que faire ?
La tentation est trop forte, de part et d’autre, d’utiliser
la violence pour imposer ses vues.
On a vu ressurgir les vieux démons de la peur qui divise
le Nord et le Sud du pays. Et cela risque d’être exploité par des politiques en
mal de s’imposer comme chefs de fils.
Il faudra savoir gérer les émotions pour se hisser au-dessus
de la mêlée. Il faut dire que les medias n’aident pas beaucoup ; on est
submergé d’informations de toutes sortes et on ne prend malheureusement plus le
temps de les croiser et de prendre du recul sur tout ce qu’on reçoit. La
moindre rumeur a acquis un statut de vérité apodictique.
Une nécessité s’impose. Si le combat politique a sa place
dans notre société actuelle, il faut apprendre à prendre des moyens pacifiques
pour le mener. La force de la non-violence a fait ses preuves de par le monde,
pourquoi ne serait-il pas le cas au Tchad. Le choix de la rationalité aidera à
mieux mener le combat de la liberté.
Il faudra apprendre à utiliser la non-violence et à
assumer ses choix. La force tranquille est une marée que nul ne pourra arrêter.
La société civile est le rempart contre non seulement la dictature, mais aussi
contre toute violence armée.
Que la société civile et le monde politique s’unissent
pour faire barrage à tout régime militaire, quelle qu’elle soit. Il faut
restaurer la légalité constitutionnelle et que les civiles dirigent la
transition pour mener vers des élections libres et démocratiques.
Il ne s’agit en aucune façon d’un rejet des militaires.
Les militaires ne doivent s’occuper que de ce qu’ils savent si bien faire :
assurer la défense des frontières et l’intégrité du pays.
Que la raison mène les choses et que le dialogue inclusif
si recherché voit le jour, sans que personne ne soit pris en otage par les
armes, d’où qu’elles viennent.
Peuple Tchadien, te voici à la croisée des chemins. Ne
tremble pas, que ton choix soit clair. Non à la violence, non à tout régime
militaire, oui à la légalité constitutionnelle, oui au dialogue inclusif.
Que Dieu sauve le Tchad !
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