vendredi 16 avril 2021

Tchad / Ce que je pense : « alternance armée ou démocratique » ? (par Pascal Djimoguinan)

 (La réflexion qui suit n’engage que son auteur. Elle fait état de ses propres principes et engagement sociétal. Toute autre personne a le droit de penser autrement. Il faut avoir le courage d’exprimer librement ses points de vue).

            Au Tchad, les vieux démons ont la vie dure. Dans l’opposition politique il y a toujours une frange qui est toujours prête à recourir aux armes pour forcer une alternance armée au sein de l’Etat.

            Ce qui est étonnant, c’est que les expériences du passé n’enseignent pas. Chaque nouvelle rébellion armée qui s’engage à prendre le pouvoir, oublie que d’autres l’ont fait avant elle, et qu’après, il en aura d’autres qui essayeront de le faire. Il n’y a pas de garanti que cela cesse.

            Le peuple pour lequel on veut prendre le pouvoir, personne ne se soucie. Les combats qui peuvent avoir lieu ne peuvent que lui être sinon fatals, du moins porteront atteinte à son intégrité physique et morale, sans qu’on ait l’assurance que le nouvel ordre soit meilleur que l’ancien.

            Pourquoi faut-il toujours qu’au Tchad, la politique cède le pas aux armes ? Est-ce ici le signe d’un manque de maturité politique ? Pourquoi les armes sont-elles incapables de se taire une fois pour toute au Tchad ? Un proverbe dit : « Qui a bu, boira ».

            Les tchadiens sont sans doute incapables d’aborder les vrais problèmes par les dialogues et essaient de tout résoudre par les armes. Ils oublient le vieil adage qui dit que « l’on peut tout faire avec une baïonnette, sauf s’asseoir dessus ». Les tchadiens veulent faire croire au monde entier qu’ils peuvent s’asseoir sur une baïonnette.

            Et pourtant, pour une fois, la société civile, l’engagement citoyen, la désobéissance civile et les marches militantes ont fait bouger le paysage politique au Tchad. Les conséquences sont fructueuses si l’on sait les cueillir. Or, une insurrection militaire ou un coup de force viendront anéantir tout l’effort fourni.

            Stricto sensu, on ne peut pas user des armes et se déclarer démocrate. On suppose que le bon sens étant la chose la mieux partagée, le principe de non-contradiction et du tiers-exclu est bien assimilé.

            Un citoyen ne devrait pas utiliser des armes contre son pays. Il ne devrait pas tirer sur ses concitoyens. Une guerre fratricide est toujours quelque chose à déplorer.

            A mon avis, le combat politique devrait continuer. Les vraies victoires sont celles des idées et non celles des armes. Le Tchad devrait être capable de « penser sans les armes ». Tel est le grand défi du peuple tchadien.


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