13 avril 1975, un coup d’Etat sanglant renverse le premier président du Tchad, François Tombalbaye alias Ngarta. La raison principale étant de mettre fin à une dérive dictatoriale et de prôner la réconciliation nationale pour rebâtir le Tchad.
46 ans après, peut-on déjà en
faire l’inventaire ? D’aucuns diraient qu’on a assez d’éléments pour le
faire, d’autres, que le temps des Etats n’est pas le même pour la vie des
hommes et qu’il serait trop tôt pour tirer des conclusions.
Nous ne ferons donc pas l’inventaire.
Nous revisiterons tout simplement le temps passé.
A la suite du coup d’Etat, la
Compagnie Tchadienne de Sécurité (CTS qui était la garde rapprochée de Tombalbaye), a été dissoute et ses membres dispersés
dans les différents corps d’armée et de la gendarmerie et de la police.
La constitution a été
suspendue, ainsi que le parlement. Un haut conseil des militaires, le Conseil
Supérieur Militaire (CSM) dirige le pays pendant trois ans avant de signer un
accord avec le CCFAN (Conseil de Commandement des Forces Armées du Nord) d’Hissein
Habré qui devient le Premier ministre du Tchad et une Charte Fondamentale. Mal
préparés ou plutôt incompétents, les militaires seront très vite dépassés par
Hissein Habré plus rusé et plus habile. Ce sera la confrontation du 12 février
1979. Va commencer un long temps d’instabilité où le Tchad connaître jusqu’à 11
tendances politico-militaires qui mettront le pays à genoux.
Hissein Habré parviendra à
chasser tout le monde et prendra le pouvoir en 1979 avec ses Forces Armées du
Nord (FAN) de triste mémoire. Fin stratège, il saura manier le bâton et la
carotte et parviendra à museler toute opposition. Ce sera une chape de fer qui
recouvra le pays. Sa fameuse police politique, la DDS (la Direction de la
Documentation et de la sécurité) l’aidera à administrer dans la terreur. Quand
Habré sera chassé du pouvoir en 1990, on comptera jusqu’à 40000 victimes de son
régime.
Il sera renversé par l’un de
ses lieutenants, Idriss Deby Itno qui ne promet aux tchadiens ni or, ni argent
mais leur apportera la démocratie. Dans la foulée, une Conférence Nationale
Souveraine se tiendra en 1993. Une effervescence politique aura lieu au Tchad
mais très vite, le train-train habituel avec la mainmise du parti au pouvoir
sur la chose publique. C’est presque le règne d’un parti-Etat, le MPS
(Mouvement Patriotique du Salut). L’opposition est divisée et ne se fait pas
beaucoup entendre, faute de moyen ou faute de courage (l’avenir nous le dira).
Un constat, depuis, aucun
homme politique de taille n’a pu émerger. Depuis 30 ans le président Idriss
Deby est au pouvoir. Il vient d’achever 6 mandats et est en train de briguer un
sixème.
Que faut-il garder de cette
date ? On ne pourra voir que du gâchis. Beaucoup n’en sont encore qu’à
vouloir prendre le pouvoir par les armes. Quel Tchad sera l’héritage de la
future génération ?
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