Dans Le Petit
Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, parmi les personnages pittoresque qui
défilent et qui rencontrent le petit Prince, il y a la figure sympathique de
l’allumeur de réverbère. Celui-ci a pour unique souci de se reposer mais comme
sa petite planète tourne de plus en plus vite, il ne peut pas le faire
puisqu’il doit tout le temps allumer et éteindre le réverbère. Sa conscience
professionnelle a raison de sa fatigue. Dans la ville de Sarh, l’allumeur de
réverbère ne fait pas montre d’un tel professionnalisme ; il est sinon
inexistant, du moins endormi, sans se soucier du bien-être des noctambules.
Lorsque la ville de Sarh, dans son projet d’urbanisation,
a voulu que l’éclairage électrique soit assuré sur toutes les routes bitumées,
un choix très judicieux a été fait. Certaines artères avaient des réverbères à
panneaux solaires, notamment les avenues du commerce, kaskanay et Charles de Gaulle. Elles
pouvaient se recharger au soleil et la nuit, la lumière éclairait toute la
route. Etant donné que l’électricité est un problème majeur au Tchad et que les
autorités aussi bien que la Société nationale d’électricité ont du mal à le
gérer, cette solution semblait de loin la meilleure.
Malheureusement, dans le concret, on constate que les
lampadaires commencent à s’éteindre les uns après les autres et les différentes
artères où le choix de l’énergie solaire a été fait se retrouvent tout
simplement privées d’électricité. Cela ne semble pas inquiéter outre mesure les
responsables. En fait, qui en est le responsable ? Est-ce la
municipalité ? Ou la Société nationale d’électricité ? Ou ceux qui
ont fait les installations ?
Une fois de plus, on assiste à un pilotage à vue. On a
voulu faire des installations techniques sans prévoir la maintenance. N’est-ce
pas que l’on dit que pour l’énergie solaire, l’effort à fournir c’est tout
simplement pour l’installation, après tout va de soi ? Or il se trouve que
les lampadaires tombent en panne les unes après les autres. Quelle stratégie
adopter pour que les rues soient de nouveau éclairées ? A-t-on prévu des
ressources pour la réparation ? Gouverner, c’est prévoir, dit le dicton. A
nos dirigeants de le méditer. Il faut rapidement trouver un allumeur de
réverbère consciencieux qui puisse de nouveau éclairer nos routes, avant que
l’insécurité qui profite toujours de la moindre pénombre ne s’installe !
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