jeudi 26 juin 2014

Tchad : fonds d'entretien routier (par Pascal Djimoguinan)



            Comme dans beaucoup de domaines, le Tchad est en train de connaître un développement extraordinaire de ses réseaux routiers. Avec le bitumage des voies principales, le trafic connait un grand essor. Il est aujourd’hui plus facile, en tout temps de partir de N’Djamena pour arriver quelques heures à peine après à Mongo, Abéché, ou Bongor, Moundou Doba, Sarh. Cela était une pure utopie il y a à peine 10 ans. Les souvenirs s’estompent vite et on ne retient plus que les imperfections résiduelles dans le réseau routier.
            Si ce développement du réseau routier est extraordinaire, il reste encore à l’étendre jusqu’à certaines villes qui pourraient être les greniers du Tchad. En ce sens, c’est avec beaucoup d’impatience que sont attendues les extensions vers Kyabé, Am-Timan, Maro… Les travaux sont déjà en marche pour l’extension vers Kyabé et maintenant, on n’a plus besoin de bac d’Helibongo ; un pont tout neuf permet de passer de Sarh vers Kyabé.
            Nous osons croire que tout le travail est fait avec un grand sérieux, quand nous voyons qu’à peu près à tous les 100kms, il y a un poste de péage routier pour récolter des fonds nécessaires à l’entretien des routes. Il n’y a rien à dire à cela si cela permet effectivement à entretenir les routes. Nous attendons que les différents journalistes d’investigation du paysage médiatique tchadien puissent nous informer de l’usage des fonds ainsi récoltés.
            Il faut aussi savoir que tout le réseau routier constitue une vitrine du Tchad et est fréquenté par une multitude d’expatriés qui garderont sans doute de cela l’image du Tchad. Ainsi, il faut mettre du sérieux, même dans les détails.
            Une anecdote qui pourrait être un grain de sable dans la machine bien huilée. A l’entrée de Sarh, plus précisément à Manda, un nouveau poste de péage routier est en train d’être mis en place. Les tableaux sont déjà prêts depuis plusieurs mois. On peut y lire « FONS D’ENTRETIEN ROUTIER ». Tous les passants lisent depuis des lustres cette annonce qui n’a pas de sens en français. Ce n’est qu’une coquille, me diriez-vous ; tout le monde comprendra qu’il s’agit de « fonds d’entretien » et non de « fons d’entretien ». D’accord mais le mal est fait. Cela peut faire rire bien de personnes de passage et sans doute c’est ce qui sera retenu du Tchad. Comment un travail fait avec sérieux peut laisser passer de telles négligences si longtemps. Une telle légèreté peut-elle être admise à ce niveau? Nous espérons que cette négligence ne se retrouve pas dans tous les travaux de bitumage et d’entretien de la route.


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