Au Tchad, les villes ont connu un essor tellement rapide
qu’elles oscillent entre la ruralité et l’état de villes modernes. Cela ne va
pas sans contradictions, quelquefois assez cocasses d’ailleurs. Il faut
cependant, peut-être garder la bonne humeur et tirer parti de ces paysages
bucoliques que cela présente.
Dans toutes les villes du Tchad, les habitudes des
villages sont restées avec une ténacité à toute épreuve. Aussi dès que la saison
des pluies approche, on voit partout, dans les concessions et tout autour,
pousser des champs de maïs et des buttes de patates. Si cela permet à la
ménagère de compléter son panier, cela amène les municipalités à s’arracher les
cheveux. En effet, les tiges de maïs dans une univers urbain peuvent présenter
un danger public parce qu’elles réduisent la visibilité des chauffeurs et des
motocyclistes en même temps qu’elles fournissent aux malfrats des lieux
privilégiés pour les guet-apens. Malgré les interdictions répétées, année après
année, les citadins continuent de planter ; sans doute le fibre de paysans
veut bien se montrer et la fierté consiste à inviter des amis partager le maïs
les patates ou les légumes que l’on a planté soi-même.
Il y a une autre habitude villageoise qui perdure dans
les villes du Tchad et qui vient s’opposer à la vibre d’agriculteurs des
citadins. C’est l’élevage des chèvres et des moutons. Il est courant de voir un
peu partout mais plus particulièrement sur les routes, des chèvres se promener.
Elles sont laissées errer en toute liberté, cherchant leur nourriture là où
elle se trouve.
Ce chèvres, pendant la saison des pluies, n’hésitent pas
à entrer dans les champs de fortune que les citadins essaient d’entretenir.
Beaucoup de litiges naissent donc de la gestion des caprins et de l’entretien
des champs en pleine ville. Cela provoque quelquefois des bagarres et finit
dans les arrondissements et dans les commissariats.
Un conseil, toujours donné, jamais suivi est d’attacher
les chèvres pendant la saison des pluies pour éviter qu’elles ne détruisent les
champs. Principe connu de tous mais jamais mis en pratique. Les plus scrupuleux
commencent par attacher leurs animaux au début de la saison des pluies mais
deux ou trois semaines plus tard, las des soins que cela demande, laissent les
animaux reprendre leur liberté.
Il faudra que petit à petit, les citadins découvrent
l’avantage qu’il y aurait à avoir une ferme en dehors de la ville. Cela
permettrait d’avoir des champs et de faire de l’élevage sans que cela ne nuise
au développement des villes qui respecteront les règles de l’urbanité et de
l’urbanisme moderne.
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