Parler de Doba en d’autres termes que celui de l’image d’Epinal
qui la présente comme « la ville pétrolière » est une entreprise très
compliquée et très peu de personnes s’y risqueraient. Il faut noter que parler
de Doba comme ville pétrolière est une espèce de voile pudique dont on se
couvre la face pour ne pas voir la réalité en face. Ce n’est d’ailleurs que par
un doux euphémisme qu’on parle de Doba comme d’une ville.
Une fois que l’on a visité ce que disent les
encyclopédies de Doba, que reste-t-il ? Selon le recensement du 1993, Doba
est la onzième ville du Tchad par le nombre de ses habitants (18053 ha).
Chef-lieu de la région du Logone Oriental et du département de la Pendé, la
ville de Doba, Latitude :
8.660°N - Longitude : 16.850°E, compte 4 arrondissements[1]. Sur le plan de l’éducation,
la ville possède une université, plusieurs écoles secondaires et primaires.
Sur le plan économique, depuis l’exploitation du pétrole
en 2002, cette ville qui vivait beaucoup plus de l’agriculture et de la pêche
tire quelque bénéfice de l’or noir mais cela n’est ni plus, ni moins qu’une
économie en trompe l’œil.
La ville de Doba ressemble en réalité à un gros village
avec quelques services administratifs. Plutôt que ville pétrolière, on
parlerait avec plus de réalisme de dépôt pétrolier pour parler de Doba.
Bien que disposant de d’un hôpital régional et d’un
hôpital de district comme toutes les autres villes moyennes au Tchad, Doba n’est
qu’un pur spectateur dans le partage des richesses issues de son sous-sol. Un
simple exemple assez frappant est que s’il n’y avait pas la route nationale
allant de N’Djamena à Sarh, il n’y aurait pas de goudron à Doba. Voyager dans
un village environnant est un véritable parcours du combattant. Les pistes n’ont
pas été entretenues depuis plus de deux décénies et souvent, il faut quitter la
piste ordinaire pour suivre les traces des charrettes dans la brousse. Tout le
monde se souvient de la fameuse anecdote lorsqu’il y a eu la réunion des femmes
dans le canton de Maibombaye. Un moment il a été question que la première dame
prenne part à la cérémonie de clôture de la rencontre. Paniquées, les autorités
ont voulu déplacer la cérémonie à Doba à cause de l’état de la route. A la fin,
la première dame n’a pas pu venir et la cérémonie de clôture a eu lieu à
Maibombaye.
La question qui titille tout le monde est de savoir ce
que font les cadres originaires de la région. On ne les entend pas du tout
prendre la défense de leur ville qui continue une longue agonie. Quand ils se
réveilleront, il sera trop tard. Peut-être ont-ils peur d’être taxés de
rebelles puisque Doba a toujours été une ville rebelle quand il a fallu
contester un régime politique. Le récent souvenir des « codo » hante
encore les esprits.
[1] Le territoire de la commune de Doba est divisé en quatre
arrondissements.
·
Ier arrondissement :
o Quartier Doba Ndoh
o Quartier Doba Mbaye
o Quartier Doba Ya
o Quartier Mission
catholique
o Quartier Gaki
·
IIe arrondissement :
o Quartier Haoussa
o Quartier Bornou
o Quartier Arabe
o Quartier Baguirmi
o Quartier Divers
·
IIIe arrondissement :
o Quartier Timbi
o Quartier Takasna
o Quartier Forgeron
o Quartier Bédogo
o Quartier Bédokassa
·
IVe arrondissement :
o Quartier ContonTchad
o Quartier Béraba
o Quartier Maïhongo
o Quartier Yeuldanoum
o Quartier Ndoubeu
Aéroport (source Wikipédia).
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