Peut-on parler des élections législatives au Tchad sans
pour autant réveiller la polémique ? Cela fait partie des sujets les plus
sensibles dans le pays et constitue le point où se rencontrent les lignes
séparant les divers parties. Pour faire bonne mesure, l’opposition (ou les
oppositions) élève un peu la voix pour demander de nouvelles élections mais
rentre très vite dans le rang pour ne pas perdre les avantages que les
élections viendraient supprimer.
Pour dire quand est-ce que les prochaines élections
législatives vont avoir lieu au Tchad, il faudrait être capable de lire une
boule de cristal. En effet, ces élections ont été plusieurs fois repoussées.
Les élections devraient avoir lieu en 2015, à la fin d’un
mandat de cinq ans. La raison principale qui a été avancée est le manque de
moyens financiers. Ainsi la loi no 011/PR/2015
prolonge le mandat du troisième Parlement qui a été élu en 2011 jusqu’à la
première séance du nouveau Parlement.
De fil en aiguille, les élections ont été annoncées pour
2018, puis repoussées à mai 2019, puis vers la fin de l’année et enfin au début
2020. Si le président Idriss Déby Itno a demandé à la commission électorale d’organiser
le scrutin avant la fin de janvier 2020, le président de la Céni, Kodi Mahamat
Bam, lors d’un point de presse organisé à N’Djamena le jeudi 03 octobre a annoncé
que les élections législatives pourraient avoir lieu au premier trimestre 2020,
sans donner de date précise. Il rejette toute précipitation dans l’organisation
des législatives : « J’observe
qu’un calendrier électorale trop contraignant et annoncé trop tardivement est
une calamité pour le processus. Nous projetons l’horizon temporel réaliste pour
l’organisation attendue des législatives au premier trimestre 2020. »
Il faut se demander si cela sera possible puisque le
processus n’est pas encore enclenché et que le calendrier électoral n’a pas
encore été annoncé.
La fin justifie les moyens, dira-t-on, mais de quelles
fins s’agit-il ? En trompe l’œil, le commun des mortels s’imagine que ce
qui est recherché est d’organiser de nouvelles élections législatives pour
avoir un nouveau Parlement. La réalité est que toute la force d’inertie
consiste à ne pas avoir de nouveau Parlement. L’ancien, content de ses
privilèges tient à les garder le plus longtemps possible. Ainsi, la fin
justifie les moyens.
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