La bancarisation est une notion économique qualifiant
l’action pour une population de passer par l’utilisation des services
bancaires. Il s’agit de la quantité de personnes qui ont accès à ces services.
Cette bancarisation au Tchad se trouve juste au milieu du gué et il y a encore
du travail à faire.
Un phénomène assez récurrent pour la ménagère et pour la
plupart des opérations financières au Tchad est l’absence de reliquat et le manque
de la menue monnaie.
Il n’est pas rare de s’entendre dire dans une boutique ou
dans une pharmacie qu’il n’y a pas de monnaie, et qu’en retour, l’on se voit
proposer en retour des aspirines ou des gommes. Quelquefois, l’opération ne
peut carrément pas se faire car le reliquat est assez important pour qu’un
article soit proposé pour compenser le manque.
Le Graal serait la carte bancaire. Mais il y a encore
bien de difficultés. Selon une définition trouvée sur Binck.fr, « la carte
bancaire est un moyen de paiement mis à la disposition de son titulaire par une
banque ou un établissement de crédit et qui lui permet d’effectuer le règlement
de ses achats ou des retraits d’espèces dans des distributeurs automatiques de
billets (DAB) ».
Selon cette définition, la carte bancaire permet de faire
des achats ou de retirer les espèces dans les distributeurs automatiques. Au
Tchad, les cartes bancaires ne sont utilisées, dans la plupart des cas, que
pour le retrait des espèces. Ainsi, à la fin du mois, il y a, dans les banques,
de longues queues d’usagers devant les distributeurs automatiques de billets
pour retirer leur salaire.
Un premier constat s’impose ici. On constate qu’il y a au
Tchad le passage du billetage à la banque (Le billetage est une méthode de comptabilité
qui consiste à détailler un montant défini. Le Larousse continue la
définition : « En Afrique, mode
de paiement par lequel les travailleurs perçoivent directement et en espèce
leur salaire à la caisse de leur lieu de travail.) Les travailleurs tchadiens
ont leurs comptes dans les banques de la place mais en fait, ils continuent le
système de billetage mais d’une autre manière. Ils vont retirer tout leur
salaire à la banque.
On ne saurait blâmer ces salariés car il n’y a pas pour
eux d’alternative. Ils doivent avoir sur eux les espèces pour toutes les
opérations financières qu’ils voudraient effectuer.
La bancarisation d’un pays ne se réduit pas au fait que
tous les salariés aient leurs comptes dans des banques. Un deuxième travail
doit encore être fait. Il faut rendre possible les opérations, dans les
boutiques, les pharmacies et les autres établissements, par les cartes
bancaires. Pour le moment, il y a très peu d’endroits au Tchad où l’on pourrait
acheter grâce à une carte bancaire.
Nous pouvons dire que la bancarisation est encore
inachevée. Les banques devraient favoriser tous les établissements financiers
(boutiques, quincailleries, pharmacies, bars, hôtels, stations à essence…) à
avoir des terminaux de paiement électronique (un terminal de paiement
électronique est un appareil électronique capable de lire les données d’une
carte bancaire, d’enregistrer une transaction, et de communiquer avec un
serveur d’authentification à distance). Il serait alors possible de ne pas
avoir trop d’argent liquide sur soi et faire des achats sans problème. Dès
lors, il n’y aura plus de problème de la menue monnaie, ni de reliquat au
Tchad.