Les romains disaient : « Summum jus, summa
injuria ». Cette citation attribuée à Cicéron veut dire que « Poussé jusqu'au
bout, le droit peut entraîner les injustices les plus graves. » La jurisprudence dit qu’il faut savoir user de
la casuistique pour ne pas causer des injustices en ne se tenant qu’à la lettre
de la loi.
Sur la route, en cas d’accident,
lorsqu’il n’y a pas blessures grave ou mort d’hommes, le bon sens conseil de
trouver un accord à l’amiable. Cette règle tacite, lorsqu’elle est bien
appliquée, permet de gagner du temps et de l’argent (moins de tracasseries
administratives).
Au Tchad, la sagesse a amené à préférer
l’accord à l’amiable de le règlement des conflits liés aux accidents de la
route. Malheureusement, cela a été mal compris dans le temps ; l’accord à
l’amiable est devenu un droit. De surcroît, les choses se sont transformées.
Désormais, c’est le propriétaire de l’engin le plus puissant qui doit payer.
Ainsi dans un accident entre une moto et une voiture, c’est le chauffeur de la
voiture qui doit payer. Entre une moto et une bicyclette, le motard doit payer.
Les habitudes ayant l’habitude de
devenir des coutumes et les coutumes de devenir des lois, le traitement des
conflits liés aux accidents de la route tend à avoir pour seule loi le paiement
d’une rançon.
On se demande bien à quoi sert le
code de la route au Tchad. Plus de 2/3 des usagers de la route et possédant un
engin ne connaissent pas le code de la route. Les panneaux de circulation ne
servent que pour la décoration des routes et n’ont pas de sens pour eux. La
plupart d’entre eux roulent en suivant leurs propres lois en sachant qu’en cas
d’accident, l’engin le plus puissant doit payer. Il n’est donc pas étonnant que
les conducteurs de mototaxis et autres motards soient devenus des spécialistes
de slaloms entre les voitures. Conduire au Tchad est une gageure. Lorsqu’on est
sur la route, on se croirait dans un centre de formation des cascadeurs.
Il est temps de redonner au code de
la route ses lettres de noblesse. Il faut donc obliger tout le monde à
connaître le code de la route et en cas d’accident, que la loi soit appliquée.
La République passe aussi par là. Que la police puisse faire normalement son
travail et qu’il n’y ait plus de rançon en cas d’accidents. Il ne sert à rien
de payer les assurances si elles ne doivent pas servir en cas d’accidents. Les
mêmes romains disaient : « Dura
lex, sed lex » (La loi est dure, mais c’est la loi.)
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