lundi 23 janvier 2017

Prière traditionnelle d’un malade Sar (par Pascal Djimoguinan)

            Autrefois, lorsque nos ancêtres étaient malades, ne se contentaient-ils uniquement des plantes pour se soigner ? Très peu de témoignages nous sont parvenus parce que la rencontre avec l’Occident à emmener les premiers africains dits « évolués » à penser que tout ce qui vient du village n’est qu’obscurantisme. Leurs premiers réflexes ont été d’ignorer tout ce qui est de l’ordre des superstitions pour, au pire des cas prôner un athéisme, qui en fait n’est que de façade, puisque beaucoup se retrouvaient, à la tombée de la nuit, chez les marabouts pour demander des incantations pour grimper dans l’échelle sociale.
            Ici, nous donnons une simple prière d’un malade. Il s’agit d’une personne qui est très malade et qui de son lit de malade, prononce des invocations[1]. On y trouvera une certaine parenté avec les psaumes :
            Me voici grabataire ; d’être alité si longtemps me fait terriblement souffrir. Si la souffrance me vient d’un sorcier, je suis impuissant pour lui résister ; si cela me vient d’un magicien, je n’ai pas d’antidote contre ses élixirs.
            Mais toi mon Dieu, aussi vrai que j’ai quatre doigts et que le pouce fait le cinquième, si j’ai commis beaucoup de mal, que ce soit ce mal qui me punisse ! Ma souffrance est trop grande oh mon Dieu, reprends ma vie.
            Mais si mon mal me vient d’une autre personne, alors c’est à toi mon Dieu et à cette personne de vous expliquer entre vous, car mais je suis faible.
            Je souffre tellement que les mots s’entrechoquent dans mon palais et je ne sais les faire sortir.




[1] Jacques Fédry, Pascal Djiraingue, Prières traditionnelles du pays Sara, CEL,1977, p.14-15

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