Le Burundi semble toujours plus divisé,
attendu que des fractures se manifestent également à l’intérieur du parti
présidentiel, le CNDD-FDD. « Le Président de l’Assemblée, Pie Ntavyohanyuma, et
le Vice-président, Gervais Rufyikiri, tous deux membres du CNDD-FDD, réfugiés à
l’étranger, ont écrit une lettre à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE)
dans laquelle ils rejettent l’hypothèse d’un troisième mandat au Président
Pierre Nkurunziza », déclarent à l’Agence Fides des sources locales depuis
Bujumbura, sources qui demandent à conserver l’anonymat pour raisons de
sécurité.
La CAE a tenu un sommet dédié à la
crise au Burundi qui s’est cependant tenu en l’absence du Président Nkurunziza.
« La situation est calme mais l’on ressent la tension à l’approche de la date
des élections présidentielles, prévues pour le 15 juillet » poursuivent nos
sources.
Les élections locales et
législatives du 29 juin, boycottées par l’opposition ont été déclarées viciées
par l’ONU à cause d’intimidations et de violences. « La milice liée au parti au
pouvoir intimidait les électeurs afin qu’ils aillent voter malgré les appels de
l’opposition à boycotter le scrutin » confirment nos sources. « Dans tous les
cas, de nombreux électeurs n’ont pas voté et plusieurs des participants, dans
le secret de l’isoloir, ont voté contre le parti au pouvoir ». Parmi les
personnes menacées de mort et contraintes de fuir à l’étranger, se trouvent
également quatre prêtres catholiques. « Les divisions traversent également
l’armée et la police. Les militaires contraires au troisième mandat du
Président sortant représentent 80% (du total) alors que parmi les agents de
police ce pourcentage s’abaisse à 60%. Malheureusement il semble exister la
volonté de résoudre le problème en ayant recours à la violence, comme cela a
été menacé par les anciens putschistes qui ont annoncé
que si Nkurunziza ne s’en va pas spontanément, ils le chasseront manu militari
» concluent les sources. (L.M.) (Agence Fides 06/07/2015)
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