jeudi 2 juillet 2015

Afrique francophone : schizophrénie ou mal d'être dans sa peau ? (par Pascal Djimoguinan)



            Plus de cinquante ans après les indépendances, l’Afrique francophone n’a pas encore atteint le stade de l’autonomie, signe de maturité. Elle est encore à observer Paris pour toute décision la concernant. C’est un truisme de croire que cet état ne va pas perdurer.
            Toute l’Afrique francophone est en émoi en ce début du mois de juillet. La cause est que le président français François Hollande vient de commencer une tournée éclair sur le conduira africain. En deux jours, il visitera trois pays à savoir, le Benin, l’Angola et le Cameroun. Son discours au Benin, première étape, semble être très attendu. Selon RFI, « Le discours que doit délivrer François Hollande ce jeudi à Cotonou est d’autant plus attendu que plusieurs présidents africains sont actuellement tentés de changer les règles du jeu afin de rester au pouvoir. Outre le Burundais Pierre Nkurunziza, il y a le Rwandais Paul Kagamé et les Congolais Denis Sassou-Nguesso et Joseph Kabila. »
            Il semble bien que quand Paris éternue, l’Afrique francophone a la bronchite. Il faut bien souligner cette schizophrénie de l’Afrique francophone. En parole, les politiciens sont très susceptibles lorsqu’on parle de l’indépendance de leur Etat mais pour toute décision, les yeux sont rivés sur le président français. Celui-ci ne se prive pas de distribuer des points et de redresser les mauvais élèves.
            On se demande à quoi servent les élections en Afrique francophone. Les peuples élisent mais c’est l’Elisée qui oriente la politique. Les élections ne sont en fait que le vernis pour légaliser les décisions parisiennes.
            Il est aussi étonnant de voir comment Paris intervient pour la cause de politiciens africains corrompus. La majorité ressort son passeport français et le tour est joué. La France ferme-t-elle les yeux quand ses citoyens africains détournent l’argent des peuples africains pour n’intervenir que lorsqu’elle doit défendre l’intérêt de ces hommes peu fréquentables ?
            Il faudrait que tous les hommes politiques africains qui détiennent la double nationalité avec un passeport français le fasse savoir. Peut-être ne doivent-ils pas occuper de postes stratégiques. On ne peut que douter de leur sincérité au service de l’Afrique. Ils sont sans doute les yeux et les oreilles de la France au sein des pouvoir en place.

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